Les renforts militaires s'installent au CHU
C’est l’heure de l’installation pour le service de santé des armées qui vient d’arriver en renfort au CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes, en pleine crise sanitaire. Une quarantaine de militaires sont arrivés en Guadeloupe durant le week-end. Ces médecins, infirmiers, spécialistes de la réanimation, commencent à prendre leurs quartiers dans l’unité qui leur est dorénavant dédiée au 1er étage.
Le service de réanimation de malades de la Covid géré par le SSA (service de santé des armées) est installé dans une salle de réveil du bloc opératoire du CHU, salle réhabilitée suite à l’incendie de 2017. Cette unité qui compte 8 lits accueillait lundi matin « 5 patients ».
« Actuellement le SSA est en train de prendre position dans une unité ouverte la semaine passée et qui fonctionne avec des renforts internes au CHU, c'est-à-dire venus du bloc opératoire essentiellement », explique Marc Valette, médecin responsable de la réanimation du CHU de la Guadeloupe. Une douzaine de personnes, médecins, infirmiers, aides soignants et auxiliaires sanitaires composent l’équipe de la matinée, pas encore 100% militaire. Tous s’activent dans le calme derrière la porte vitrée, pour prodiguer les soins aux patients. Les médecins se relaieront toutes les 24 heures et les autres professionnels, toutes les 12 heures.
« On peut parler de tuilage », explique le médecin en chef Jean, médecin anesthésiste réanimateur militaire, chef de détachement de l’EMR, l’établissement militaire de réanimation du SSA : « les premières heures de travail commun se jouent à l’heure actuelle ».
Trois équipes vont se succéder et « la première de ces trois équipes est en train de travailler en commun avec l’équipe civile du Chu de Guadeloupe pour prendre en compte à la fois les patients et l’environnement de ce service de réanimation sur le plan matériel, informatique et l’environnement technique. »
Les 29 personnels de santé arrivés en renfort proviennent des huit hôpitaux militaires de France et « ce mix des origines de nos personnels permet de favoriser l’adaptabilité », renchérit le médecin chef Jean. D’ici deux jours, ce sont les équipes de l’armée qui vont gérer toute l’unité, de quoi permettre aux personnels du CHU de se déployer dans d’autres services.
Des renforts humains et matériels
Les militaires sont arrivés avec du matériel, explique le médecin chef Jean : « nous avons fait venir 1,3 tonnes de fret, essentiellement du matériel médical pour faciliter la mission [...], du matériel de réanimation essentiellement, respirateurs, pousses-seringues, des moyens d’alimentation des patients de réanimation »
" Je leur tire mon chapeau", a salué le militaire a en évoquant "les équipes du CHU et de l'ARS" qui ont " admirablement géré la crise jusqu’à présent " : ils ont "augmenté énormément leur capacité d'accueil de patients pour pouvoir assurer des soins de qualité" et "ont su tirer un signal d’alarme lorsqu'ils ont identifié qu'ils n'allaient plus pouvoir assurer une qualité de soins suffisante pour les patients".
Le SSA devra, en parallèle des services de soins, évaluer la situation, selon le médecin chef Jean, et « d’autres renforts pourraient être envisagés en fonction de l’évolution sur place.»