Les États-Unis suspendent le vaccin anti-chikungunya de Valneva

Par 27/08/2025 - 10:23

Alors que les cas de chikungunya progressent dans les territoires français et fortement dans Hexagone, la décision américaine de suspendre le vaccin Ixchiq, produit par le laboratoire franco-autrichien Valneva, suscite interrogations et inquiétudes. L’Agence américaine des médicaments (FDA) évoque des effets indésirables graves.

    Les États-Unis suspendent le vaccin anti-chikungunya de Valneva

Dans un communiqué publié lundi 25 août, le groupe Valneva basé près de Nantes a confirmé la décision américaine :

L'agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA) a suspendu la licence d'Ixchiq, nom commercial du vaccin, citant quatre nouveaux cas d'effets indésirables graves s'apparentant à la maladie provoquée par le chikungunya.

Ce vaccin est l’un des rares disponibles pour lutter contre cette maladie transmise par le moustique tigre. L’annonce a immédiatement eu un impact en Bourse, l’action Valneva a chuté de plus de 25 % à Paris.

Une vingtaine d’effets graves

Le déploiement du vaccin avait déjà été perturbé par plusieurs cas graves, dont au moins un décès, notamment à La Réunion.

L'île a été frappée en début d'année par une épidémie majeure de chikungunya et le gouvernement français avait prévu de faire du vaccin de Valneva un élément central dans la lutte contre la maladie, en le recommandant à tous les plus de 65 ans.

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Mais rapidement, les alertes se sont multipliées. Selon le dernier bilan, un décès sur place est très vraisemblablement lié au vaccin pour un total de 18 cas graves.

Dans ce contexte, le vaccin avait vite été suspendu par la France, puis l'Union européenne pour les plus de 65 ans, avant que les Etats-Unis suivent cet exemple.

Mais l'UE avait réautorisé le vaccin en juillet, jugeant que ces effets secondaires ne remettaient pas en cause son intérêt contre une maladie particulièrement à risque chez les plus âgés. Entre-temps, la suspension du vaccin avait, de fait, quasiment réduit à néant la vaccination à La Réunion.

Les États-Unis durcissent le ton

La FDA, elle, a pris le chemin inverse en interdisant le vaccin à toute la population. Elle fonde sa décision sur quatre nouveaux cas signalés aux États-Unis, concernant des patients âgés de 55 à 82 ans.

Sur son site officiel, l’agence sanitaire américaine justifie sans détour :

Ce choix se base sur de graves inquiétudes quant à la sécurité du vaccin, qui semble provoquer des troubles semblables au chikungunya. Les bénéfices du vaccin ne compensent pas ses risques, selon les scénarios les plus plausibles.

Et d’ajouter :

Ce vaccin n'est pas sûr et son maintien poserait un danger sanitaire.

Cette décision intervient alors que le chikungunya, jusqu’ici cantonné aux zones tropicales, gagne du terrain dans des régions tempérées. L’Hexagone a déjà recensé plus d’une centaine de cas durant les grandes vacances.


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