Chikungunya à La Réunion : l'effondrement de la vaccination après des effets secondaires

Par 05/06/2025 - 10:15

Depuis la suspension de la vaccination pour les plus de 65 ans, le recours au vaccin contre le chikungunya s'est quasiment arrêté à La Réunion. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme.

    Chikungunya à La Réunion : l'effondrement de la vaccination après des effets secondaires
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Débutée en avril pour faire face à la première grande épidémie de chikungunya en 20 ans, la campagne de vaccination à La Réunion a rapidement été freinée. En cause : des effets indésirables graves signalés chez des personnes âgées ayant reçu le vaccin Ixchiq, développé par Valneva.

"C'est vraiment un effondrement majeur", a souligné l'infectiologue Emilie Mosnier du CHU de La Réunion, lors d'une conférence de presse organisée par l'agence de recherche ANRS-Maladies infectieuses émergentes.

Un retrait de la population ciblée

Depuis fin avril, les plus de 65 ans ne sont plus éligibles à la vaccination. Or, ils représentaient la population prioritaire en raison de leur vulnérabilité aux complications du virus.

Selon les chiffres de l'infectiologue Emilie Mosnier, environ 6 000 doses ont été administrées depuis le début de la campagne : 4 500 chez les plus de 65 ans et 1 500 dans le reste de la population.

Un décès, celui d’un octogénaire atteint d’encéphalite, est probablement lié à la vaccination, d’après le bilan de surveillance communiqué mi-mai par les autorités.

La vague de chikungunya a déjà touché près de 200 000 personnes et provoqué une vingtaine de décès à La Réunion. Si la maladie semble actuellement refluer, la couverture vaccinale reste trop faible pour prévenir une nouvelle flambée.

Finalement, "peu de personnes" ont été vaccinées à la Réunion, a-t-elle conclu, ce qui risque également d'être le cas à Mayotte.

Le territoire est considéré en phase épidémique depuis fin mai, avec pour l'heure quelques centaines de cas identifiés, un niveau probablement sous-estimé.

"On a vraiment un très faible nombre de doses administrées" à Mayotte, a déclaré l'épidémiologiste Hassani Youssouf, de la cellule locale de Santé publique France, estimant que le rythme de vaccination culminait à une dizaine de doses hebdomadaires.


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