L'Inserm révèle comment les perturbateurs endocriniens impactent les comportements des enfants
Selon une étude de l'Inserm en collaboration avec le CNRS et l'Université Grenoble Alpes, publiée ce mercredi (10 décembre), une exposition au troisième trimestre de grossesse au le méthylparabène et au bisphénol S, substances présente dans plusieurs produits et aliments du quotidien, génère des troubles du comportement chez l'enfant.
Le méthyl parabène, présent dans de nombreux produits d’hygiène, cosmétiques et parfois dans l’alimentation, est utilisé comme conservateur. Le bisphénol S, remplaçant du bisphénol A dans de nombreux emballages, se retrouve quant à lui dans divers plastiques du quotidien. Selon l’étude, une exposition accrue et prolongée à ces substances lors du troisième trimestre de grossesse pourrait être associée à une augmentation des troubles du comportement chez les enfants : anxiété renforcée, agressivité plus marquée ou difficultés d’attention.
Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont suivi plus de 1 000 femmes enceintes ainsi que leurs enfants, aujourd’hui âgés de 9 ans. Cette approche longitudinale a permis, pour la première fois, d’établir un lien de cause à effet entre l’exposition prénatale à ces perturbateurs et la survenue ultérieure de troubles du comportement.
Des résultats encore à confirmer
Malgré cette avancée majeure, les chercheurs appellent à la prudence. Ils soulignent la nécessité de poursuivre les recherches afin de confirmer et d’affiner ces résultats, notamment en multipliant les cohortes et en élargissant les molécules étudiées.
En attendant une éventuelle évolution de la réglementation, les scientifiques formulent plusieurs conseils de prévention destinés aux femmes enceintes et au grand public, telles que la limitation l’usage des plastiques, en particulier pour le stockage ou la préparation des repas, réduire l'exposition aux parabènes en portant attention à la composition des crèmes et des produits cosmétiques du quotidien.
Enfin, éviter de réchauffer les aliments dans des contenants en plastique, source potentielle de libération de bisphénols.








