Aide médicale la procréation : l'arrêt de l'activité repoussé à la demande de l'ARS

Par 11/01/2025 - 09:26 • Mis à jour le 11/01/2025 - 10:24

Le laboratoire Eurofins va poursuivre son activité d'assistance à la procréation quelques semaines supplémentaire le temps d'explorer des pistes de maintien des opérations à long terme.

    Aide médicale la procréation : l'arrêt de l'activité repoussé à la demande de l'ARS

L’ARS s’oppose fermement à la fermeture du seul centre d’Assistance Médicale à la Procréation de Martinique. En décembre, les salariés ont été informés de la décision du laboratoire Eurofins que ce centre fermerait ses portes fin mars, pour cause de non-rentabilité.

Une pétition avait été lancée pour soutenir son maintien sur le territoire. Et pour cause la demande est grande. En 2024, plus de 456 patients ont été pris en charge. 256 ponctions ovocytaires, 31 Inséminations Intra Utérine, 165 transferts d’embryons congelés, ont été réalisées.

En outre 48 préservations de la fertilité féminine et masculine ont été effectuées.

Après discussions entre l’ARS, la Clinique Saint-Paul et Eurofins, un accord a été trouvé pour prolonger l’activité d’un trimestre. 

Fabien Laleu, le directeur général de l’ARS par intérim, affirme la position de l'ARS dans ce dossier.

L'ARS s'oppose à la fermeture du laboratoire de procréation médicalement assistée en Martinique. La procréation médicalement assistée en Martinique, c'est une priorité pour l'ARS et je pense à tous les couples et toutes les femmes qui ont besoin d'être accompagnées. Nous avons obtenu du laboratoire Eurofins qui décale l'échéance qu'il avait donnée au 16 décembre de ne plus intégrer de nouveaux couples dans le parcours de procréation médicalement assistée. Le groupe Eurofins nous a écrit, hier, à notre demande, en précisant qu'il décalait au premier trimestre cette échéance, ce qui nous laisse, nous, deux mois pour travailler avec ce groupe et la clinique Saint-Paul pour trouver des solutions concrètes et maintenir cette activité sur le territoire. Je le répète, cette activité est indispensable pour les Martiniquaises et les Martiniquais qui souffrent malheureusement d'infertilité

Des pistes de relance

La direction de l'ARS livre également des pistes pour pérenniser l'activité en Martinique :

Nous avons doublé le nombre de femmes qui ont bénéficié d'une ponction en bloc opératoire à la Clinique Saint-Paul en 2024. On est passé de 140, 130 à 260 en deux ans. On espère donc augmenter encore le nombre de femmes qui pourront en disposer à 350, 400 en 2025, 2026. Il faut augmenter également le nombre de plages opératoires à la Clinique Saint-Paul, augmenter le nombre de cliniciens qui réalisent ces ponctions en bloc opératoire. Il faut également faire en sorte que les couples ou les femmes qui partent dans l'Hexagone pour bénéficier d'une PMA alors qu'il y a un service, des professionnels et des résultats identiques, voire meilleurs en Martinique que dans l'Hexagone, que ces couples-là, qui représentent à peu près 10% chaque année, ne partent plus, qu'ils restent en Martinique. Pour ça, il faut qu'on redonne de l'information aux médecins généralistes, aux médecins spécialistes, pour rappeler qu'il y a un laboratoire, une clinique qui ont de très bons résultats. Et puis enfin, la Guyane. La Guyane n'a pas de PMA. La Guyane aura un jour un service de PMA, mais n'en a pas pour l'instant. Il faut que des patientes et des couples guyanais, plutôt que de choisir l'Hexagone, viennent en Martinique

Entente possible

Pour Fabien Laleu, les divergences de point de vue sur la rentabilité de l'activité avec le laboratoire ne sont pas rédhibitoires.

On a forcément une petite divergence de point de vue entre l'ARS et le laboratoire quant au niveau de financement des acte, parce que le laboratoire est financé par des actes de biologie. Donc, on n'a pas tout à fait le même point de vue sur le niveau de rentabilité, on va dire, ou de déficit. Par contre, je pense qu'on peut s'entendre avec le laboratoire Eurofins sur la nécessité d'augmenter la file active chaque année de patients qui bénéficient de ponctions en bloc opératoire. Le groupe a besoin de visibilité. Il a besoin d'être certains que dans les années à venir, ça va s'améliorer. Je pense que c'est un groupe qui s'est implanté sur le territoire, qui souhaite continuer à se développer. Il participe énormément, par exemple, aux campagnes de chloredéconomie que finance l'ARS. Je pense que ce groupe a tout intérêt à continuer à se développer sur le territoire

Pendant ce sursis, les discussions se poursuivent entre le laboratoire, la clinique et les autorités sanitaires.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags