Le double projet de loi sur la fin de vie divise les députés antillais

Par 16/05/2025 - 07:18

Le texte qui devait être discuté avant la dissolution de l’Assemblée a finalement été scindé en deux pour son examen en séance publique. La première partie concerne les soins palliatifs et la seconde l’aide à mourir. Et c’est bien cette seconde partie qui divise les députés ultramarins.

    Le double projet de loi sur la fin de vie divise les députés antillais

Voilà un texte qui torture les convictions des parlementaires. La proposition de loi sur la fin de vie occupera l’Assemblée nationale tout ce mois de mai. Un temps durant lequel, les députés devront trouver l’équilibre entre les traditions et la religion, deux thèmes très précieux aux populations de leurs territoires.

S’il avoue que la question est délicate, le député Olivier Serva, le vote d'Olivier Serva semble pencher en faveur de la fin de vie, après avoir écouté toutes les parties susceptibles d’intervenir sur ce thème.

Si le corps médical considère qu'elle n'a plus aucune chance, si ses parents, de façon collégiale, sont d'accord, moi, je suis favorable à respecter la volonté de cette personne. Je ne souhaite pas qu'il y ait de tensions. Voilà quelle est mon intime conviction aujourd'hui.

C’est beaucoup plus nuancé chez Max Mathiasin, son collègue du groupe LIOT, qui sur ce sujet, se meut avec beaucoup d’hésitation. Le député est globalement contre.

Nous avons, chez nous, une tradition qui veut que nous accompagnions les personnes malades. Moi, je préfère de loin la première partie qui parle de soins palliatifs. De donner la mort, pour moi, c'est un peu difficile.

Pas de manipulation

La Martiniquaise, Béatrice Bellay, elle déplore que l’examen de ce texte ne se fasse pas de manière dépassionnée, sans l’irruption dans les débats des idéologies de chacun. Par ailleurs, elle estime que l’examen de ce type de loi est inévitable.

Rien ne se fera à l'encontre de ce que le patient voudra. Nous avons aujourd'hui des parties qui se font de la pub sur ce type de texte très clivant. Ce sont des populistes, toujours les mêmes, en l'occurrence l'extrême droite. Et ce qu'ils racontent est très dangereux. Ça fait peur aux familles, alors qu'elles devraient être rassurées sur ce que, peut-être qu'un jour, elles seront amenées à solliciter. Et il faut s'y préparer. Je crois que la France doit avancer sur cette question.

D’autres députés, eux assument clairement ne pas être d’accord avec le texte et utiliseront leur liberté de vote. C’est le cas du socialiste Elie Califer.

Les médecins ont prêté serment pour soigner. On ne peut pas demander à la communauté médicale. De mettre fin à la vie. Je prendrai ma liberté de vote.

Preuve que le sujet est délicat, la plupart des groupes laisseront la liberté de vote à leurs députés. Le vote solennel est prévu le 27 mai 2025.

 


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