Le Sénat examine le projet de loi sur la vie chère en Outre-mer

Par 28/10/2025 - 07:19

C’est un texte très attendu qui arrive ce mardi (28 octobre) dans l’hémicycle du Sénat. Le projet de loi du gouvernement sur la vie chère en Outre-mer sera examiné à partir de ce soir, avec pas moins de 121 amendements déposés. Les débats pourraient se prolonger jusqu’à mercredi.

    Le Sénat examine le projet de loi sur la vie chère en Outre-mer

Ce sera la première grande défense parlementaire de la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, nommée après le départ de Manuel Valls. Si son adoption par les sénateurs ne fait guère de doute, certains élus estiment que le texte reste insuffisant face aux réalités économiques locales.

En Guadeloupe et en Martinique, l’écart de prix sur les produits alimentaires par rapport à l’Hexagone est estimé entre 40 et 42 %. Le projet de loi entend donc agir sur plusieurs leviers pour tenter de réduire ces écarts et soutenir le pouvoir d’achat.

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Mesures phares

Parmi les mesures phares, le projet de loi prévoit d’élargir le bouclier qualité-prix aux services, en y intégrant également des objectifs de santé publique et de promotion des produits locaux. Le gouvernement souhaite aussi mettre en place un mécanisme de réduction des frais d’approche pour les produits de première nécessité, un article qui avait été supprimé en commission et qui devra donc être revu.

Le texte entend également imposer davantage de transparence aux distributeurs, en les obligeant à fournir à la DGCCRF des informations plus détaillées, notamment sur les marges arrière dont ils bénéficient. Côté concurrence, il propose de renforcer l’action de l’Autorité de la concurrence grâce à la création d’un service spécialisé dédié à l’Outre-mer, tout en abaissant les seuils de parts de marché et de chiffre d’affaires pour les opérations de concentration ou d’exploitation commerciale.

Enfin, une attention particulière est accordée au soutien du tissu économique local. Il est ainsi prévu de réguler le prix des produits importés qui pourraient être remplacés par des productions locales, et d’ouvrir la possibilité de réserver jusqu’à 20 % de certains marchés publics aux entreprises ultramarines.

Entre attentes et prudence

Malgré ces avancées, plusieurs sénateurs préviennent que ces mesures ne bouleverseront pas fondamentalement la situation. Ils redoutent que les populations ne soient déçues par des promesses trop ambitieuses.

Le Premier ministre a de son côté confirmé que la lutte contre la vie chère en Outre-mer constituait une urgence nationale. Mais, comme l’a rappelé un élu dans l’hémicycle, « il ne faut pas donner de faux espoirs aux populations ».


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