L'assemblée nationale lance une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre- mer
La Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale a adopté le 1er février dernier la proposition de résolution de création d'une commission d'enquête sur le coût de la vie en Outre- mer.
Portée par le député de la Martinique Johnny Hajjar, cette proposition de résolution a été adoptée de manière transpartisane. C'est-à-dire que plusieurs partis politiques ont été favorables à cette proposition.
Une évaluation des mécanismes influant sur la cherté de la vie
A travers cette commission d'enquête, le député martiniquais veut que soient évalués tous les mécanismes qui influent sur la cherté de la vie dans les départements et régions d'Outre-mer.
On sait par exemple qu'il y a beaucoup trop d'intermédiaires. En France, quand il y a trois intermédiaires entre le producteur et le distributeur, en Martinique ou en Guadeloupe, on en a près de quatorze, chacun faisant sa marge. Donc, il y a une vraie problématique d'accumulation des marges et cela n'est pas normal [...] Il faut donc rentrer dans les mécanismes profonds. Il faut également étudier en toute transparence, de manière très respectueuse, mais surtout de manière très claire, au service de l'intérêt général et des peuples, la question des oligopoles et des monopoles qui sont constitués et qui sont consolidés.
"Une opération de vérité" pour les territoires d'Outre-mer
Le député de la Guadeloupe Elie Califer, co-signataire de cette proposition de résolution, souligne pour sa part «une opération de vérité». C'est une réelle avancée pour les territoires d'outre-mer qui souffrent et sont en colère :
C'est véritablement une opération de vérité et il est grand temps pour nous, au niveau de nos territoires, de pouvoir prendre le chemin d'un vrai plan Marshall , d'un vrai champ de développement, car actuellement, nos territoires sont en colère. Il y a véritablement des crises sociales à répétition qui ne peuvent pas se développer ainsi.
Par ailleurs, le député guadeloupéen insiste sur le fait que cette commission d'enquête s'inscrit dans la lignée des actions menées par les élus ultramarins pour changer le regard de l’État sur les territoires d'Outre-mer.
C'est un maillon important qui vient ensuite dans la chaîne de l'appel de Fort-de-France. Après la réunion que nous avons fait en Guyane, nous les parlementaires, voilà que nous avons obtenu cette commission d'enquête. Je crois qu'on va pouvoir cette fois-ci offrir à nos territoires la possibilité de véritablement agir sur le potentiel de développement . Il y a des éléments qu'il faut actualiser, que l’État regarde autrement les outremers.