La Collectivité Territoriale de Martinique reconnaît le créole comme « langue officielle »
La délibération portant sur le reconnaissance du « rôle et de la place de la langue créole » a été adoptée à la quasi-unanimité lors de l'assemblée plénière de ce jeudi 25 mai.
« Après le drapeau, nous continuons à jeter les bases de notre affirmation identitaire ». Ce jeudi, la conseillère territoriale Marie-Thérèse Casimirius présentait deux dossiers dans la matinée : une convention de partenariat entre la CTM et la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage mais aussi la délibération reconnaissant le « rôle et la place de la langue créole ».
Pour l’élue qui a marqué son intervention d’un ton solennel, il s’agit, lors de cette assemblée plénière, d’engager « l’écriture d’une nouvelle page de l’Histoire de la Martinique par nous-mêmes et pour nous-mêmes ».
Concernant la délibération sur le créole, la CTM indique vouloir passer « d’une politique « en faveur de la langue créole » à une véritable « politique linguistique martiniquaise ». ».
Et Marie-Thérèse Casimirius de présenter cette délibération, dans un contexte où, selon l’Insee, plus de 70% des Martiniquais et des Martiniquaises la « pratiquent au quotidien chez eux, au travail ou entre amis » mais aussi où la langue créole « navigue entre menaces et opportunités sur le plan socio-linguistique et juridique ».
Un amendement déposé
Au cours des débats, Francis Carole, favorable à la délibération du jour a présenté un amendement, souhaitant acter le fait que la langue créole soit reconnue comme une langue officielle « au même titre que le Français » et non « au côté du Français », comme rédigé dans la version initiale.
Comme la plupart des élus, Catherine Conconne ou encore Jean-Philippe Nilor ont salué la démarche.
Et, à l’issue des tours de parole, la délibération a été adoptée à l’unanimité moins une voix. Celle de Fred-Michel Tirault. Il considère que c’est sur le terrain qu’il faut se battre pour le créole. Selon lui, cette délibération sera attaquée sur sa légalité.
Ce jeudi en tout cas, « l’Assemblée (a reconnu) la langue créole comme langue officielle, au même titre que le Français ».
Après le vote, les élus de l’Assemblée ont observé une minute de silence en mémoire de ceux qui ont œuvré pour le créole et qui sont morts depuis.