Insécurité et narcotrafic : Bruno Retailleau très attendu aux Antilles

Par 18/08/2025 - 12:02 • Mis à jour le 18/08/2025 - 12:13

La visite du ministre de l'Intérieur a bien été confirmée pour la fin de semaine, d’abord en Martinique, puis en Guadeloupe. Un déplacement axé sur la lutte contre le narcotrafic. Des annonces sont également attendues sur les problématiques de la circulation des armes et l’augmentation des faits de délinquance dans nos îles.

    Insécurité et narcotrafic : Bruno Retailleau très attendu aux Antilles

Le ministre de l’Intérieur est attendu en fin de semaine d’abord en Martinique, puis en Guadeloupe. Un déplacement axé sur la lutte contre le narcotrafic et l’insécurité.

Plan pluriannuel

Le sénateur guadeloupéen Victorin Lurel, invité du Caraïbes 7 heures, ce lundi (18 août), attend un « big bang régalien ».

Face à l’urgence de la situation, il souhaite qu’un plan pluriannuel soit annoncé avec une enveloppe financière conséquente.

Il faut donc une loi de programmation pluriannuelle avec des moyens financiers conséquents, coordonnés. Il faut renforcer autour du préfet ce qu'on a appelé un choc régalien, bref, un big bang, pour qu'il soit le patron de tous les services. On le demande de manière réaliste sur plusieurs années. On ne va pas tout faire d'un seul coup, mais lorsqu'il y a des feux dans le Sud de la France ou lorsqu'il y a des insécurités graves à Marseille, tout est concentré sur Marseille. Aujourd'hui, nous sommes la porte d'entrée de la drogue et des stupéfiants et des armes chez nous et en Europe. Les narcotrafiquants, notamment, le savent, mais quand je demande un plan global, ce n'est pas uniquement contre le narcotrafic, c'est aussi contre les violences intrafamiliales, les vols, les vols à main armé, les meurtres, les homicides. C'est le champ de compétence de l'État.

« On doit avoir une autonomie stratégique »

Victorin Lurel demande aussi plus d’autonomie stratégique pour la Guadeloupe pour mener cette lutte. Et il réagit à l’annonce du gouvernement américain qui a confirmé l’envoi de 4 000 Marines dans les eaux internationales des Caraïbes pour contrer la menace narco-terroriste et exercer une pression accrue sur les cartels sud-américains.

Ça peut aller dans le bon sens. Trump a décidé de traiter toutes les organisations criminelles de l'Amérique du Sud et du monde comme des organisations terroristes. Deuxièmement, il a militarisé la lutte contre les narcotrafics. C'est ce que tente de faire la France avec la nouvelle loi que le Sénat a initiée en transformant l'OFAST en sorte de DEA américaine. Les États-Unis peuvent financer comme ils veulent, c'est une monnaie mondiale, même quand c'est en déficit, ça compte peu aux États-Unis. Donc, ils peuvent se donner ces moyens-là. La France a du mal à coordonner, par exemple, l'action des policiers, des gendarmes et des douaniers, sans compter l'action militaire de ce qu'on appelle l'action de l'État en mer, mais qui est basé en Martinique. J'ai assisté, moi, à Pointe-à-Pitre, avec quelques amis douaniers, des bateaux qui entrent. On soupçonne le bateau de transporter peut-être des stupéfiants. Non, il faut appeler d'abord la Martinique, il faut attendre 5 minutes, 10 minutes et parfois pas de réponse, avant de pouvoir arraisonner le bateau. On doit avoir une autonomie stratégique.

Un plan Marshall

Les syndicats de police, qui réclament plus de moyens, attendent également des annonces du ministre de l’Intérieur, comme l’explique Patrice Abdallah, secrétaire territorial du Syndicat Unité Police.

Pour notre syndicat Unité, la venue du ministre de l'Intérieur aux Antilles françaises ne doit pas être pour les policiers une déception de plus. Ici, en Guadeloupe, sans effectifs renforcés, nos commissariats sont des coquilles vides face à l'explosion de la violence et à un narcotrafic prospère. Nos moyens fondent comme neige au soleil, tous services confondus. Les personnels sont épuisés et envoyés au casse-pipe surtout. Nous disons également au ministre qu'il est le seul à ne pas se rendre compte que la République ne cesse de reculer dans nos territoires et que sans un véritable plan Marshall, pour la sécurité, les Antilles françaises sombreront inéluctablement dans le chaos. Alors, pour chaque personnel de police, pour chaque citoyen, nous lui disons assez de discours, donnez-nous enfin les moyens d'agir.

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