Davy Rimane dénonce l’oubli des Outre-Mer face au chaos politique national
Alors que la France traverse une crise politique inédite, marquée par l’absence d’un gouvernement stable et l’arrêt des travaux parlementaires depuis fin juillet, le président de la délégation Outre-Mer de l’Assemblée nationale, le député guyanais Davy Rimane, alerte sur la situation. Pour lui, l’instabilité institutionnelle ne fait que renforcer un constat ancien : les territoires ultramarins restent les grands oubliés de la République.
Face à la paralysie politique et aux incertitudes nées d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée, Davy Rimane se montre critique. Pour le député de Guyane, le débat politique national est déconnecté des réalités des territoires
Il y a plein de jeux, mais c'est toujours à l'intérieur des partis eux-mêmes. On aura beau dissoudre, remettre, c’est toujours les mêmes qui reviennent. Ça n'a aucun sens. Droite, gauche, personne n'a parlé de nos territoires. La République doit répondre à tout le monde, mais pour l’instant, les Outre-Mer, on n’y est pas.
Des urgences laissées de côté
Le constat est sévère : au moment où la France doit impérativement voter un budget avant le 31 décembre, aucune annonce claire n’a été faite concernant les Outre-Mer. L’élu guyanais rappelle pourtant les urgences : aménagements, désenclavement, accès à l’eau potable, besoins sanitaires.
En matière de discussion budgétaire, qu’est-ce qui est prévu pour nos territoires ? Rien du tout. Nous sommes en première ligne de tout ce qui ne va pas et, pour autant, nous ne sommes pas au cœur des discussions.
La tribune publiée par l’actuel ministre des Outre-Mer Manuel Valls dans Le Figaro, plaidant pour la stabilité afin de poursuivre les chantiers engagés, n’a pas convaincu Davy Rimane. Pour lui, le problème dépasse la question du casting ministériel.
La nation aujourd'hui est en crise parce qu'on a un président qui n'écoute pas, parce qu'on a des partis politiques qui jouent entre eux, et surtout parce que tout le monde est déjà en ligne pour 2027.
Face à ce qu’il perçoit comme un déni durable des urgences ultramarines, Davy Rimane appelle à une nouvelle approche politique.
Il y a des choses à régler maintenant et dont nous parlons depuis plusieurs décennies. Ça suffit. S’ils veulent jouer à leur jeu, qu’ils continuent. Nous, maintenant, il faut qu’on passe à autre chose.
Un message qui résonne comme un avertissement : dans un contexte de crise institutionnelle, les territoires d’Outre-Mer sont rendus nerveux par un horizon qui ne semble pas vouloir se dégager.








