Chlordécone : les parlementaires réclament une action d’envergure de l’État
Ce lundi 27 novembre, une séance publique était consacrée aux conséquences de l'utilisation du chlordécone et aux attentes des populations à l'Assemblée nationale. Deux propositions de loi à ce sujet sont d’ailleurs.
Ce n'est pas un hasard si cette réunion publique a eu lieu ce lundi. En effet, deux propositions de loi sont en cours sur le sujet du chlordécone, l'une portée par les socialistes dont les Antillais Elie Califer, Christian Baptiste et Johnny Hajjar, l'autre par la gauche démocrate et républicaine, notamment le Martiniquais Marcellin Nadeau.
Un décalage avec les attentes
C'est ce dernier qui a été à l'initiative de la séance du jour durant laquelle des représentants d'associations des deux îles ont été interrogés, puis le ministre délégué aux Outre-Mer Philippe Vigier. Si les parlementaires réclament une action d'envergure de l'État, sur le dossier judiciaire et législatif, le gouvernement s'en tient pour l'heure à son plan chlordécone IV. Un décalage dans les attentes qui devra évoluer pour le député Nadeau :
Je crois qu’ils sont en train de mesurer, mais ce n'est qu'une étape du combat que nous menons, puisque j'ai quand même déposé une proposition de loi, mais autour de cela, d'essayer autant que possible de nous entourer d'un collectif d'experts, des scientifiques, des médecins, mais également des militants de collectifs, pour qu'ils nous aident justement à préciser, à améliorer, à enrichir notre PPL. L'idée d'une véritable proposition, le projet de loi de programme à chaîne d'orientation me paraît essentiel, mais il y a aussi d'autres éléments. La nécessité d'une autorité indépendante. Je crois que l'État ne peut pas être juge et parti.
Une autre question se pose, celle de l’indemnisation des ouvriers agricoles. Car ce que prévoit le Plan Chlordécone IV est insuffisant :
C’est largement insuffisant pour eux. Et comme l'a expliqué Jean-Marie Flower, cette question concerne l'ensemble des populations. Je pense que les moyens à travers tous ces plans ne sont pas en rendez-vous. Et puis, on sait bien qui pilote les modalités de réparation à travers ces plans, c'est l'État central ou l'État local à travers le préfet. Mais il faudrait justement que nous ayons cette autorité qui soit un espace où chaque acteur soit représenté, de manière à veiller sur la transparence, l'équité et l'efficacité des nécessaires réparations sur la question du scandale du Chlordécone.