Budget 2026 : un débat tendu autour des crédits pour l’Outre-mer
Entre coupes budgétaires et amendements de dernière minute, l’examen du budget 2026 pour l’Outre-mer a une nouvelle fois provoqué de vives réactions à l’Assemblée nationale. En commission, plusieurs élus ont dénoncé un texte jugé défavorable aux territoires ultramarins.
Selon les derniers chiffres, le budget de l'Outre-mer affiche –18 % en autorisation d’engagement et –5 % en crédits de paiement. Une évolution qui a suscité l’inquiétude, voire la colère, de plusieurs députés.
La députée Sandrine Nosbe (La France insoumise) a fustigé “une véritable mise à mort de l’économie ultramarine”, un constat partagé par la députée écologiste Sandrine Rousseau.
À chaque budget, des promesses, des amendements, largement adoptés… et au final, pas grand-chose.
L’agriculture ultramarine, grande oubliée
Le rapporteur de la commission, Joseph Rivière, député du Rassemblement national (Réunion), a centré son avis sur la situation préoccupante de l’agriculture dans les DROM. Selon lui, ce secteur “a été abandonné” au fil des ans.
Dans la plupart des DROM, le nombre d’exploitations diminue, la surface agricole utilisée se réduit, et les nouvelles générations se détournent de ces métiers qu’elles jugent incertains, contraignants et insuffisamment rémunérateurs.
700 millions d’euros rétablis par amendements
Pour tenter d’inverser la tendance, les députés ont adopté de nombreux amendements visant à rétablir près de 700 millions d’euros pour la partie “conditions de vie Outre-mer” du budget. Ces crédits supplémentaires devraient permettre de préserver les exonérations de charges prévues par la LODEOM, de financer un plan d’urgence pour l’eau, d’aider les collectivités locales, de soutenir le logement, le plan Sargasses, ainsi que les étudiants ultramarins.
Ainsi modifié, le texte a reçu un avis favorable de la commission… mais dans une salle presque vide. Une situation qui a vivement fait réagir le député Max Mathiasin, visiblement exaspéré par le manque d’implication de ses collègues.
Chaque année, que ce soit dans l’hémicycle ou ici en commission, chacun fait de grands discours pour dire combien il aime les Outre-mer. Et pourtant, quand il s’agit de discuter des problèmes concrets qui affectent nos territoires, nos collègues ne sont pas là.
L’examen du budget Outre-mer se poursuivra le 18 novembre dans l’hémicycle. Les débats promettent d’être animés, tant le sujet reste sensible pour des territoires qui réclament depuis des années une politique budgétaire plus ambitieuse et adaptée à leurs réalités économiques et sociales.
