La résine de cannabis voyageait dans des frigos et du carrelage entre l'Île de France et la Martinique
Le 7 décembre dernier les forces de l'ordre ont intercepté 650 kilos de résine de cannabis au port de Fort-de-France. Une saisie qui met un coup d'arrêt à un réseau structuré entre l'Île de France et le Lamentin en Martinique.
Un vaste réseau de trafic de stupéfiants opérant entre l'Hexagone et la Martinique a été démantelé par les forces de l’ordre révèle le quotidien national Le Parisien. Quatre hommes et une femme, âgés de 23 à 39 ans, ont été mis en examen mercredi à Paris pour importation et trafic de produits stupéfiants en bande organisée. Les faits se seraient déroulés entre 2024 et 2025, principalement entre l’Île-de-France et la Martinique.
Selon les éléments de l’enquête, le groupe est soupçonné d’avoir importé par voie maritime plus d’une tonne de résine de cannabis vers les Caraïbes, pour une valeur estimée à près de huit millions d’euros. Un trafic particulièrement lucratif, le kilo de cannabis se négociant autour de 3 000 euros en région parisienne, contre près de 8 000 euros dans les territoires ultramarins.
Un réseau structuré et déjà connu de la justice
L’enquête débute en juin 2024, lorsque les enquêteurs de l’OFAST Caraïbes reçoivent une information faisant état d’un trafic structuré. Les soupçons se portent rapidement sur Axel N., 32 ans, présenté comme la tête du réseau.
Déjà incarcéré au centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy (Yvelines) pour des faits similaires et des violences sur des agents pénitentiaires, il aurait continué à piloter les opérations depuis sa cellule. L'homme est à la tête de plusieurs sociétés localisées au Lamentin en Martinique.
Il aurait été épaulé par William E., 33 ans, chargé notamment de la logistique et de l’acheminement de la marchandise.
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Drogue dissimulée dans des marchandises légales
Les enquêteurs découvrent qu’en août 2024, 421 kg de cannabis ont été expédiés vers les Antilles, dissimulés dans des palettes de colle et de carrelage. Les investigations se poursuivent avec l’appui de la section de recherches de Versailles et du GIR des Yvelines.
Un local commercial situé à Corbeil-Essonnes est identifié comme base arrière du réseau. D’autres sites, notamment à Aulnay-sous-Bois, dans la zone logistique de Garonor, servent au conditionnement de la drogue.
La résine est cachée dans des réfrigérateurs, eux-mêmes placés sur des palettes destinées à l’exportation.
650 kg de cannabis saisis à Fort-de-France
Le 17 novembre 2025, dix palettes d’électroménager sont chargées dans un conteneur à destination de la Martinique. Le navire quitte le port du Havre le 28 novembre et accoste à Fort-de-France le 7 décembre. À l’arrivée, les forces de l’ordre saisissent 650 kg de résine de cannabis et interpellent plusieurs complices sur place.
Dans la foulée, une vague d’interpellations est menée en métropole et aux Antilles, notamment à Fort-de-France, Aulnay-sous-Bois, Villejuif, Morsang-sur-Orge, dans l’Indre, ainsi qu’à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy.
Trois suspects écroués
Lors des perquisitions, les enquêteurs saisissent 27 000 euros en liquide, plusieurs montres de luxe de type Rolex, ainsi que 5 kg de résine de cannabis. Les cinq suspects sont placés en garde à vue à Versailles, puis mis en examen.
Trois hommes ont été placés en détention provisoire. La femme et un autre suspect ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. La plupart des mis en cause, dont Axel N., ont choisi de garder le silence. L’un d’eux affirme avoir été recruté uniquement pour charger des palettes, sans connaître la nature réelle de la marchandise, une version partiellement étayée par les investigations.
L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuelles ramifications locales et d’évaluer l’ampleur exacte de ce trafic entre la métropole et la Martinique.
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