Procès Jasmin : de 2 à 4 ans de prison
Une famille antillaise était jugée en appel devant la cour d'appel de Versailles, accusée d'avoir sous couvert de pratiques religieuses, profité de personnes en état de faiblesse auxquelles elle aurait soutiré plusieurs centaines de milliers d'euros.
La cour d'appel de Versailles a rendu ce mardi sa décision dans le procès de Melitte, Hugues, Véronique et Muriele Jasmin, suivant les réquisitions de l'avocat général en avril dernier. Les parents et leurs deux filles ont donc été reconnus coupables d'abus de faiblesse ou de complicité, de recel de biens et cette fois, les actes de cruauté sur animaux ont également été retenus contre le couple. Au cours de l'audience, la mère de famille qui se revendique "grande prêtresse animiste" avait justifié cela comme "des offrandes".
Melitte Jasmin écope de la peine la plus lourde soit 4 ans de prison dont 2 avec sursis, une condamnation toutefois moins sévère qu'en première instance devant le tribunal correctionnel de Pontoise en 2016, où elle avait été condamné à 3 ans ferme. La sanction est également plus légère pour ses filles qui sont toutes les deux condamnées à 2 ans de prison dont un avec sursis. La même peine a été prononcée à l'encontre de leur père, qui en revanche n'avait eu que du sursis au premier procès.
La famille se voit aussi infliger une mise à l'épreuve pendant trois ans -contre deux ans en première instance- et doit se soumettre à deux obligations : ne pas entrer en contact avec les victimes et les indemniser. Ce sont plusieurs centaines de milliers d'euros, en réparation des préjudices moraux et matériels, qui devront leur être versées. La confiscation de deux maisons des Jasmin à Marly-la-Ville, où ils avaient installé leur temple, a également été confirmée mais celle de Morne-à-l’Eau n'est plus concernée, car achetée avant les faits jugés.
A l'énoncé du délibéré, la cour a expliqué que les peines étaient aménageables, ce qui pourrait éviter aux époux Jasmin et à leurs filles d'être incarcérés. Ils peuvent également décider de se pourvoir en Cassation. "Je crois deviner que ce n'est pas complètement terminé car je sais la détermination des prévenus aujourd'hui condamnés, qui pourraient avoir l'idée d'aller ensuite devant la cour européenne des droits de l'Homme pour présenter les mêmes arguments d'absence de délai raisonnable", a réagi l'un des avocats de la partie civile, Maître Aguillon. L'enquête et l'information judiciaire avaient en effet duré plusieurs années.