France-Antilles en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité

Par 11/05/2017 - 19:24 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:09

Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a placé, jeudi 11 mai, France-Antilles (sa holding Antilles-Guyane Médias) en liquidation avec une poursuite de l'activité durant trois mois avec à terme la mise en oeuvre d'un plan de cession. Trois offres de reprises sont déjà sur la table après l'appel à repreneur lancé le 10 avril par l'administrateur judiciaire.

    France-Antilles en liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité

Quarante-huit heures après avoir examiné la demande de placement en liquidation judiciaire de la holding Antilles-Guyane Médias (AGG), le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a fait droit jeudi 11 mai à cette requête présentée mardi par le directeur général de France-Antilles.

Cette liquidation judiciaire prévoit une période de trois mois durant laquelle AGM pourra poursuivre son activité. Un délai qui devrait permettre de finaliser un plan de cession. Depuis la mise en cessation de paiement d'Antilles Guyane Médias, début avril, l'administrateur judiciaire a publié, le 10 avril, un appel à repreneur.

Trois offres de reprise ont été enregistrées depuis. Elles émanent, pour la première, de la petite fille par alliance de Robert Hersant, Aude Jacques-Ruettard.

Actionnaire minoritaire actuel du groupe Hersant Média, elle propose via sa société AJR Participations "un projet de reprise visant à développer l'activité, à préserver les emplois et l'indépendance d'un grand titre de presse".

Dans une tribune parue mi-avril dans les quotidiens de Guadeloupe, Guyane et Martinique, sous le titre "comment sauver France-Antilles", elle annonçait la couleur. Avec Philippe Labi, un ancien directeur de l'information de M6, appelé à diriger les publications de France-Antilles, Aude Jacques-Ruettard énonçait plusieurs grands principes sous jacents à son offre.

En actionnaire responsable, elle entend "préserver l'indépendance" et "garantir le pluralisme" du journal. Et elle s'engage en outre "à ne pas rechercher à tout prix la rentabilité immédiate en réduisant drastiquement les effectifs".

La seconde offre de reprise est présentée par la société "She Three" de Marc Laufer.  Ancien DG d'Altice Media Group, cet homme de radio de 52 ans a fait acte de candidature à la reprise en tablant sur une diminution des effectifs. Ils passeraient de 307 à 218. Au total 89 postes seraient supprimés dont 16 postes de journalistes aux Antilles.

Quant à la troisième offre, elle ne concerne qu'une partie des actifs de AGM. Il s'agit en l'occurrence d'une régie chargée de vendre de l'espace publicitaire pour des annonceurs de l'Hexagone.

Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France doit en principe examiner ces offres lors d'une audience prévue le 6 juin prochain. Ce dossier est suivi de près par la société des journalistes de France-Antilles. Elle se dit extrêmement vigilante à l'égard de tous les projets de reprise qui feraient fi des missions d'information des journalistes, de l'indépendance des rédactions et du maintien des emplois.

Président de la société des journalistes, Rodolphe Lamy s'est fait l'écho de l'inquiétude des salariés. Il est l'invité ce vendredi 12 juin à 6:15 de la rédaction de RCI Martinique. Il répondra aux questions de Cédric Catan. A suivre en direct sur notre site rci.fm ou en replay.

@jpludonrci

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