L’impact des sargasses sur la corrosion des métaux prouvée par une thèse menée à l'Université des Antilles
Mahado Said Ahmed, doctorante au laboratoire L3MA, a défendu ses travaux de recherches ce lundi 19 juin devant un jury international. Ses travaux actent, pour la première fois, le lien de causalité scientifique entre sargasses et corrosion des métaux. Ils ouvrent la voie à des solutions.
Mahado Said Ahmed a soutenu sa thèse hier (lundi) matin à la faculté des sciences de l’Université des Antilles, à Schoelcher. Il s'agit du premier document scientifique qui prouve de manière irréfutable l'impact des sargasses sur les métaux. Le cuivre et le zinc sont particulièrement impactés par l’hydrogène sulfuré provenant de la dégradation des sargasses.
Pendant un an, des échantillons ont été exposés en plusieurs sites de la Martinique, sur le littoral et dans les terres... Et il ressort que les vitesses de corrosion observées ne se retrouvent nulle part ailleurs.
On a choisi les lieux en fonction de la corrosion observée par les riverains, des concentrations en H2S et par la distance par rapport au rivage. On a installé des relevés à Frégate Est, au Vauclin, au Vert-Pré et au Diamant. Nous sommes sur la deuxième année de prélèvement et j’aimerais travailler sur des solutions sur le long terme. Cela peut être des revêtements élaborés, ici, dans notre laboratoire et qui proviendront des sargasses
Cette doctorante au laboratoire L3MA a dû défendre son manuscrit et sa méthodologie devant un jury international (Maroc, Belgique, France).
Sa thèse a été financée par la Collectivité Territoriale de Martinique et fait partie du projet Corsair de l’Agence nationale de la recherche.
« Trouver des solutions »
Pour Christophe Roos, un des deux directeurs de thèse, il s’agit d’un travail fondamental et les résultats de cette thèse doivent être connus.
On se doit de prendre en compte la souffrance de nos concitoyens et prouver que leur désarroi est quelque chose de réel. Il fallait que cela soit prouvé scientifiquement. Nous avons montré sans ambiguïté que le H2S est responsable en grande partie de la corrosion accélérée des trois métaux usuels les plus utilisés partout et en particulier en Martinique, notamment les appareils ménagers et les enrobages, comme les tôles sur les toits. Par rapport à notre partenaire principal, la CTM, le L3MA s’est engagé à trouver des solutions pour nos concitoyens mais aussi pour les collectivités.
A ECOUTER Le reportage de Florence Treuil