Changement climatique : un réseau pour l’agriculture dans la Caraïbe
La premiere phase de construction du réseau Carnet’Adapt a débuté hier matin (21 novembre) à l’hôtel Salako au Gosier. Ce chantier de coopération entre plusieurs pays de la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, Dominique, Sainte-Lucie) vise à faire émerger de bonnes pratiques pour anticiper les changements climatiques qui impactent l’agriculture dans la zone.
Comment les pays de la Caraïbe vont-ils s’adapter aux changements climatiques qui impactent d’ores et déjà l’agriculture ?
Hier matin a débuté le lancement du réseau « Carnet’Adapt » à l’hôtel Salako au Gosier. Il s’agit du premier réseau de coopération caribéenne créé pour lutter contre le changement climatique.
Pendant 3 jours, les spécialistes de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Dominique et de Sainte-Lucie se penchent sur les solutions concrètes pour faire face à ces aléas climatiques.
Construire un réseau dans la Caraïbe
Une première phase d’échanges qui se veut modeste selon Jérome Roch, le directeur de l’Ademe Guadeloupe mais qui couvre un immense chantier de défis à relever pour préserver la sécurité alimentaire de nos régions notamment.
Les défis sont grands à relever, l’agriculture va être impactée, elle l’est d’ailleurs déjà par le changement climatique dans la Caraïbe, donc il faut essayer de trouver ensemble des solutions. Personne ne détient la solution mais on a tous des bouts de solution. Nous sommes allés en voyage d’études à Sainte-Lucie il y a un mois. On a fait des webinaires sous l’égide de l’Institut Interaméricain de coopération agricole qui a déjà plutôt son réseau anglo-saxon donc on essaie de mettre nos forces ensemble
Pour chaque territoire, les spécialistes ont mis au point des cartographies et profils de vulnérabilité pour évaluer les défis à relever.
L'avenir de la banane en question
Parmi ces projections sur les 10 années à venir, la banane ne devrait pas résister aux futurs aléas climatiques Pour Damien Bauchau, co-fondateur du cabinet de conseil « Unite Carribean », pour s’adapter aux évolutions du climat, nos régions doivent miser sur la diversité de ses cultures.
L’évolution du climat, les problématiques de sécheresse, les précipitations intenses vont avoir des répercussions sur ce type de production et il va falloir anticiper en termes de saisonnalité culturale, de volume de plantation, de zonage et peut-être réfléchir aussi à davantage de diversification, pour aussi répondre aux problématiques de souveraineté alimentaire car, dans les années à venir, le transport deviendra de plus en plus coûteux. Et cela sera de plus en plus cher de faire venir des légumes, des fruits de l’extérieur
Durant ces 3 jours, des projets innovants seront présentés, notamment la ferme biologique de Boris Damase basée à Sainte-Rose.
Pour cet agriculteur, l’un des premiers à produire sur le territoire des poulets certifiés agriculture biologique, les exploitants agricoles n’ont d’autres choix que de s’inspirer des techniques expérimentées à l’étranger.
On se retrouve dans un même territoire, la Caraïbe, et nous sommes soumis à des intensités du changement climatique de plus en plus fortes, ça ne touche pas que la Guadeloupe, la Martinique. Donc il est important de pouvoir se réunir en permanence. Des techniques sont développées à droite et à gauche par des agriculteurs et, lorsque l’on se déplace, on se rend compte de la performance de ces nouvelles techniques
Les évolutions du climat préoccupent aussi l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) qui participe à la mise en place du réseau « Carnet’Adapt.
Pour ses membres, l’enjeu de la durabilité de l’agriculture passe également par nécessité de réduire l’usage des pesticides. Une volonté affichée par l’Institut de recherche et développement agricole caribéen comme l’explique Barry Innocent, représentant territorial de l’institution pour Sainte-Lucie.
Il y a déjà des pays qui fonctionnent avec l’agriculture biologique. Cela demande beaucoup de temps et de travail mais il y a des techniques qui permettent de le faire. Comme le mulching, qui consiste à couvrir le sol de feuilles pour empêcher que la lumière n’arrive de façon trop forte sur les productions. À Sainte-Lucie, avec le gouvernement, nous tentons de donner les ressources nécessaires aux agriculteurs pour aller vers ce type d’agriculture naturelle