« Nous n'avons aucun rôle d'étouffement », assure Stéphane Hayot
Le directeur général du groupe GBH était l'invité de la rédaction ce jeudi matin (23 janvier 2025). L'entreprise a été la cible de critiques de la part du ministre des Outre-mer et fait également l'objet de deux procédures judiciaires.

Le groupe Bernard Hayot est dans la tourmente. Depuis plusieurs mois, il est présenté comme l'un des responsables majeurs de la vie chère sur les territoires d'Outre-mer.
Hier et encore ce matin, Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, a évoqué le positionnement du groupe dans les territoires ultramarins.
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Il y a des grands groupes, très performants, mais qui jouent parfois un rôle d'étouffement de l'économie et, à travers elle, des populations
Des propos que Stéphane Hayot, directeur général de GBH, et invité de la rédaction ce jeudi 23 janvier, n'a pas voulu commenter dans un premier temps.
Nous n'avons aucun rôle d'étouffement, notre rôle au contraire, c'est d'être efficace et de répondre aux attentes des clients, aux attentes des consommateurs. Si vous n'êtes pas au rendez-vous de ces attentes, si vous n'êtes pas efficace sur les prix, vous êtes mort, a-t-il finalement défendu.
Dépôt des comptes
Outre ces critiques, le groupe fait aussi face à deux procédures judiciaires. La première, portée par quatre citoyens, concerne la publication des comptes de l'entreprise. Une démarche dont les dirigeants se sont abstenus au cours des 6 dernières années.
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Sur ce point, Stéphane Hayot a assuré que les comptes consolidés du groupe avaient été déposés au début de cette semaine, soit quelques jours avant l'audience qui doit se tenir au tribunal judiciaire de Fort-de-France ce jeudi après-midi :
Nous avons il y a déjà plusieurs semaines déposé les comptes de nos magasins alimentaires à la Martinique. Nous avons, il y a quelques semaines, déposé, exactement comme ça nous avons été demandé, les comptes sociaux et maintenant les comptes consolidés sont demandés. Nous les avons déposés il y a déjà quelques jours en début de semaine et donc ils seront publiés
Il a par ailleurs évoqué la forte concurrence sur nos territoires pour justifier l'absence de publication des comptes au cours des dernières années
La raison pour laquelle nous ne l'avions pas fait plus tôt, c'est que nous avons fait comme à peu près 80% des entreprises d'outre-mer, nous sommes sur de petits marchés très concurrentiels. Alors que, bien entendu nous déposons nos comptes à l'administration depuis toujours et à tous les services d'enquête chaque fois qu'il y en a eu, et à chaque fois que ça nous a été demandé, nous avons toujours cherché à essayer de ne pas donner trop d'informations à nos concurrents
Marges excessives
Stéphane Hayot met en avant un taux de rentabilité de l'ordre de 4% par rapport au chiffre d'affaires du groupe, équivalent selon lui à ceux générés par des entreprises équivalentes dans l'Hexagone.
Mis en cause pour ses marges notamment dans le secteur de l'automobile par le journal Libération, le groupe avait déjà qualifié l'article de calomnieux. Sur notre antenne, Stéphane Hayot a confirmé cette ligne de défense :
Les marges sur l'automobile ne sont pas les bénéfices, les marges c'est ce que vous avez en haut du compte de résultat et c'est ce qui, ensuite, vous permet de payer vos charges. Une plainte été déposée, elle est basée sur un article calomnieux, elle est basée sur les propos calomnieux. Dans les faits, nous sommes parfaitement sereins et bien entendu, si cette plainte devait prospérer, nous serons au rendez-vous et nous répondrons aux autorités compétentes. Je suis absolument et très confiant sur l'issue de tout ça
Concernant la baisse des prix sur 54 familles de produits alimentaires, le directeur de GBH défend, là encore, la position de ses enseignes quant à l'application partielle du protocole d'objectifs et de moyens :
Aucun prix n'a été augmenté avant et nous avons fait le choix d'appliquer notre engagement sur le protocole qui a été signé. Depuis le 1er janvier, nous avons sur 54 familles de produits baissé les prix en moyenne de 9%. Il reste la part de l'État, elle est très importante. Il n'y a que, lorsque l'Etat prendra en charge la part de la continuité territoriale pour laquelle il s'est engagé et la mise à zéro de la TVA sur ces produits des 54 familles de produits, que les prix pourront baisser de 20%
Par ailleurs, si les magasins Carrefour ont été ciblés par une campagne de boycott, le dirigeant de GBH assure que ses effets ne sont pas ressentis dans les commerces.
Quand vous êtes client, quand vous êtes consommateur, personne ne vous dit où il faut aller. Vous allez là où vous avez le sentiment que vos intérêts sont les mieux défendus. Nos magasins Carrefour, je vous le disais, sont des magasins très compétitifs. C'est ce sont des magasins sur lesquels les prix sont les plus bas de Martinique et nos clients en sont bien conscients. C'est pour ça que nous avons des clients. Dans l'automobile, c'est pareil. Les consommateurs ont parfaitement le choix, il y a une quarantaine de marques automobiles à la Martinique, nous en représentons neuf. Le consommateur a parfaitement le choix
A ECOUTER Stéphane Hayot, invité de la rédaction ce jeudi matin, a répondu aux questions de Cédric Catan :