Kelly Massol : « Ce qu'il y a d'Antillais chez moi, c'est faire beaucoup avec très peu »
Pour le Big2023, l'un des plus grands événements business d'Europe, organisé à l'Accor Hôtel Arena de Bercy, ce jeudi 5 octobre, l'Antillaise Kelly Massol, fondatrice des produits pour cheveux texturés “Les secrets de Loly” a été invitée parmi les intervenants. L'entrepreneuse vient de signer un accord de distribution avec l'enseigne Sephora et d'intégrer le jury de l'émission "Qui veut être mon associé ?". Elle a accordé un entretien à RCI.
Kelly Massol incarne une véritable "success-story". En 2009, dans sa cuisine, et avec 1500 euros en poche, "mon treizième mois de mon boulot à la sécurité sociale", comme aime à le rappeler l'Antillaise, elle se lance dans ce projet de développer des produits de beauté pour les cheveux texturés.
En 2022, son entreprise Les secrets de Loly à réalisé un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros et ne se cache pas de viser 100 millions d'euros en 2026. Kelly Massol s'est donc imposé dans ce milieu si compétitif des cosmétiques, en répondant à un marché qui était trop souvent ignoré. Dans l'ère du temps, celle qui est originaire de Martinique par son père et de Guadeloupe par sa mère, vit une année 2023 sous les projecteurs.
En plus d'avoir été invitée comme intervenante au Big2023, organisé par BpiFrance, elle a intégré le jury de l'émission d'entrepreneuriat Qui veut être mon associé ? sur M6 pour la saison qui sera diffusée en 2024. Elle s'est confiée à RCI en marge de sa participation au Big.
D'une cuisine en 2009 au Big2023, comment vous expliquez votre réussite, Kelly Massol ?
"Il y avait un marché qui a mal été adressé, qui n'était pas connu et découvert des plus gros, en tout cas, cela ne les intéressait pas. Moi j'ai su répondre à un besoin et je crois que les plus belles réussites sont celles où l'on facilite la vie des gens et c'est ce que je fais pour des milliers de femmes."
Je ne suis pas ambitieuse, je suis rêveuse !
Vous vous seriez vue participer à ce genre d'événements il y a 14 ans au tout début ? Était-ce un rêve ?
"Peut-être pas un rêve, car mon rêve c'est Oprah et ça l'est toujours! Mais pour la petite histoire, l'année dernière, je suis venue pour la première fois ici, je suis restée environ 1h30 ici en me disant que je voulais être sur scène l'année prochaine et c'est ce qui s'est passé."
Quand vous dites que vous rêvez d'Oprah, cela montre aussi qui vous êtes, une ambitieuse qui s'assume.
"Je ne suis pas ambitieuse, je suis rêveuse (rires). Mais en réalité, c'est ça, je ne me fixe pas de limites en fait, je me mets un objectif et je mets le plan en place pour le réussir et je le fais, c'est ce qu'il s'est passé pour Qui veut être mon associé ?."
Alors justement, vous intégrez le jury pour la prochaine saison de cette émission de M6, aux côtés de grands investisseurs comme Marc Simoncini, Anthony Bourbon, Jean-Pierre Nadir, comment accueillez-vous cette reconnaissance ?
"Je dirais que cette année, je suis là pour redistribuer un peu les cartes. La production a été sensible au fait de montrer d'autres visages, je suis avec Stéphanie Delestre et Tony Parker (parmi les nouveaux jurés NDLR), et je pense que nous sommes des atouts pour montrer la diversité culturelle de France, mais aussi la diversité de réussites. Ce n'est pas encore une reconnaissance, car cela n'a pas encore été diffusé, et les gens se demandent pourquoi je suis là, mais quand ils verront l'émission, ils sauront pourquoi. Disons que je leur donne du fil à retordre et il y aura de beaux moments."
La résilience et la combativité qu'on a intrinsèquement quand on vient de ces îles-là, c'est notre plus belle force!
Qu'est-ce qu'il y a d'Antillais chez vous ? La résilience ? Cette volonté ?
"Oui, je pense que ce qu'il y a d'Antillais chez moi, c'est de faire beaucoup avec très peu. Les femmes antillaises plus particulièrement arrivent à faire en sorte qu'il n'y a pas le sentiment de manque alors qu'il n'y a rien. C'est ce qu'a fait ma grand-mère et c'est ce qui fait ce que je suis aujourd'hui."
Le message que vous voudriez transmettre aux petites antillaises, qui ont maintenant un modèle avec vous, ce serait lequel ?
"Non seulement, il faut croire en ses rêves et vouloir aller de l'avant, mais surtout, la résilience et la combativité qu'on a intrinsèquement quand on vient de ces îles-là, c'est notre plus belle force! Moi aussi, tout ce que je vois est une montagne, mais un jour je me suis dit, quand il y a un obstacle sur la route, je lui roule dessus ! C'est vrai en fait, il suffit de passer, on peut se dire que c'est difficile, mais on a toujours la force à l'intérieur de passer, car cela ne nous arriverait pas, si nous n'avions pas la force de le faire."
