Cuba : une plainte pour "esclavagisme" de médecins
Les cadres et plus précisément les médecins cubains sont-ils traités comme des esclaves ? Une plainte vient d'être déposée devant la Cour pénale internationale contre l’Etat cubain, pour « crimes contre l’humanité pour des faits d’esclavagisme ». Le gouvernement empocherait des milliards tandis que les intéressés ne gagneraient que quelques centaines de dollars durant leurs missions. A l’origine, des révélations d’associations de défense des droits de l’homme0
Prisoners Defenders, une association de défense de la démocratie basée à Madrid.La plainte concerne les « milliers de médecins cubains forcés à participer aux missions de collaboration à l’étranger dans des conditions d’esclavagisme, au bénéfice du gouvernement cubain ». Déposée devant la Cour de La Haye et rendue publique mardi, elle est aussi signée par la branche cubaine de l’association ainsi que par l’Union patriotique de Cuba, une ONG dissidente qui revendique 3 000 adhérents sur l’île.
Médecins, ingénieurs, entraîneurs…
Les missions internationales de professionnels cubains, médecins pour la plupart, mais également ingénieurs, entraîneurs sportifs, architectes, géologues existent depuis plus de cinquante ans et se sont surtout développées ces vingt dernières années. Les médecins cubains, très qualifiés, ont travaillé pendant l’épidémie d’Ebola en Sierra Leone, le tremblement de terre à Haïti, ou encore au Venezuela, en Bolivie ou en Afrique du Sud.
8 milliards de dollars en 2016
Au fil des années, ces missions sont devenues un outil essentiel de la diplomatie cubaine, rapportant 8 milliards de dollars à l’Etat en 2016, alors que le financement des salaires des médecins incombe souvent aux Etats demandeurs, ce qui ne représente au mieux quelques centaines de dollars. En revanche, pour le gouvernement Cubain, c’est le principal revenu, loin devant le tourisme. Selon La Havane, quelque 800 000 professionnels y ont participé dans 167 pays. Environ 50 000 médecins sont encore en mission dans une soixantaine de pays.