Victime de harcèlement scolaire, la jeune Morana lance un appel à l’aide sur Tik Tok

Par 19/11/2023 - 14:26 • Mis à jour le 20/11/2023 - 06:50

C’est dans une vidéo postée hier (18 novembre) sur Tik Tok qu’une élève du collège Belle Étoile à Saint-Joseph a lancé un appel à l’aide en raison du harcèlement scolaire qu’elle subit depuis des années. Une vidéo qui n’est pas passée inaperçue et suscite beaucoup de réactions et d’émotions en Martinique.

    Victime de harcèlement scolaire, la jeune Morana lance un appel à l’aide sur Tik Tok
La jeune s'est confiée sur Tik Tok

« Je n’en peux plus, je ne sais pas quoi faire », dit la jeune Morana dans une vidéo de 4 minutes publiée ce samedi sur le réseau social Tik Tok. C’est de l’aide que l’élève de 3e en classe SEGPA du collège Belle Étoile à Saint-Joseph est venue chercher sur ce réseau social.

Au début c’était un petit groupe et ensuite c’est devenu de plus en plus gros … toute la classe est contre moi … je ne sais pas pourquoi, témoigne la jeune fille.

Un témoignage qui interpelle

Moqueries, intimidations, Morana a fait part de son mal être dans cette vidéo qui enregistre déjà 347 000 vues et qui a été partagée plus de 4 000 fois. Les messages de soutien se succèdent, de quoi donner du baume au cœur de Morana qui remercie les internautes.

Coucou, je suis dans le collège aussi et moi et des copines on va faire remonter pour toi et t'aider ok ? ça va aller !! ❤️

Si personne ne fait rien, est-ce qu’on ne peut pas intervenir dans son école pour faire de la sensibilisation ? Il faut trouver une solution.

Peut-on lire en commentaire de la vidéo.

C’est un enfer qui dure depuis la 6e que Morana a eu le courage de dénoncer au vu de tous. Ce sont les derniers propos de ceux qui la harcèleraient qui l'auraient poussée à faire la vidéo.

Durant la semaine écoulée, ils auraient dit qu'elle sentait mauvais. Pour la jeune femme, les mots de trop. Elle a fait seule la vidéo, hantée par l'envie de mettre fin à ses jours.

Elle nous confie :

J'ai voulu aussi qu'ils sachent que je subis des moqueries, ils me lançaient des boulettes de papier, etc. Ça me perturbe dans mes études. Et c'est tous les jours. Par exemple, quand je vais à l'école ou bien que mon bus arrive presque au niveau où je dois descendre, j'ai un stress énorme. J'ai peur de ce qui va se passer durant la journée s'ils ne vont pas recommencer ce qu'ils font d'habitude.

Morana explique ne pas comprendre cette situation. Depuis la diffusion de la vidéo elle a reçu beaucoup de soutien de personnalités politiques, artistes et de la population... Elle se sent soulagée et libérée mais a peur de retourner au collège.

De son côté, sa mère Corine, qui a déjà entamé diverses démarches contre ce harcèlement a été surprise de cette vidéo :

J'ai été surprise de voir cette vidéo, puisque je n'étais pas au courant. J'ai su ça par une amie. Et quand j'ai visionné la vidéo, ça m'a détruite, ça m'a fait mal. Franchement, je dis que si elle a fait cette vidéo, c'est que c'est un cri à l'aide, au secours. Ce n'est pas facile du tout. C'est dur de voir son enfant souffrir. J'ai tout fait. J'ai été portée plainte. J'ai été à la gendarmerie.

harcèlement scolaire
Corine, la mère de Morana

La mère avait également déjà alerté l’établissement quand Morana était en classe de 5e.

Je me dis que je ne me fais pas entendre. J'ai l'impression de marcher pour rien. Mais quand même, je remercie le ciel qu'elle n'ait pas fait une connerie, qu'elle ait fait cette vidéo.

Demain, la famille et les proches appellent la population à se rendre devant le collège vêtu de blanc pour dire stop au harcèlement.

Les parents vont de nouveau porter plainte et attendent une réaction immédiate des autorités et du Rectorat.

Des actions mises en place

La vidéo a, en tout cas, peut-être déjà accéléré les choses. Selon le Rectorat, la situation était connue du collège avec des actions menées au niveau de l’établissement. Mais ce n’est qu’hier que le chef d’établissement a signalé la situation au Rectorat.

L’équipe PHARE (plan de prévention du harcèlement à destination des écoles) est ensuite entrée en contact avec la famille et l’établissement. Des actions devraient être mises en œuvre dès demain dans l’établissement. Notamment des entretiens avec les différents protagonistes et leur famille, une intervention de l’équipe de santé sociale auprès de Morana, et un suivi de la situation par le Rectorat.

La mairie de Saint-Joseph s’est également saisie de cette affaire avec une prise en main de la CCAS (Centre Communal d'Action Sociale) sur ce dossier, a indiqué le 1er adjoint au maire, Claude Adèle.

Ecoutez le témoignage de la jeune fille au micro de Myrtha Paller. 

 

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