Sécurité : des renforts de policiers et de gendarmes arrivés en Martinique ce week-end

Malgré un retour relatif au calme ces dernières nuits et une diminution des violences urbaines sur l'île, l'annonce du déploiement de la CRS 81 et la CRS 83 en route pour la Martinique est largement relayée sur les réseaux sociaux depuis hier.

Implantées à Marseille et Chassieu, près de Lyon, ces unités de forces mobiles à « projection rapide » sont spécialisées dans « la haute intensité ». Elles sont mobilisables en 10 minutes, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Selon une source policière, plus de 300 policiers et gendarmes sont arrivés dans l’île dans le courant du week-end. Il s’agit à la fois de renforts et d’effectifs pour remplacer les hommes déjà déployés ces dernières.

Josias Claude, secrétaire territorial du syndicat de police Unité Martinique confirme l’arrivée de nouvelles compagnies de CRS.

« Une aide précieuse » pour le syndicat Unité Martinique

Bien que décriées par de nombreuses organisations et syndicats rappelant les événements meurtriers de 1959, il estime, pour sa part, qu’il s’agit d’une « aide précieuse » pour préserver les biens et les personnes et appuyer les effectifs sur place.

Les effectifs étant usés, nous avons sollicité des renforts pour pouvoir nous aider. Il y a des renforts qui sont arrivés heureusement parce que les collègues locaux sont fatigués, usés par toutes ces journées, toutes ces nuits incessantes. Tous les jours, nos collègues se font tirer dessus, notamment la nuit. Avec le problème d'éclairage et les distances, ce n'est pas forcément évident de voir d'où cela vient, mais tous les soirs, nous avons des collègues qui se font tirer dessus et certains ne sont pas passés loin de la mort. C'est une situation qui n'a que trop duré, pour  laquelle on devrait sortir rapidement, parce que certains individus en profitent pour tout piller, pour tout brûler, pour tout saccager. Si on aggrave encore la situation, on risque de se retrouver dans une situation extrêmement compliquée à redresser.

Le syndicaliste avoue ne pas comprendre la défiance vis-à-vis de ces nouvelles compagnies, créées depuis 2021. Il regrette également le silence des politiques.

Qu'avons-nous à reprocher à des effectifs qui viennent pour protéger les biens et la population ? J'ai du mal à comprendre cette problématique. Maintenant, j'attendais des politiques qu’ils se positionnent parce qu'ils ont été étrangement silencieux depuis le début. Ils n'ont même pas condamné les violences ou du bout des lèvres. Cela n'a pas non plus contribué à mettre fin à tout ce qui se passait. Heureusement que nous avons ces renforts pour pouvoir tenir le terrain et rassurer parce quen sans eux, aujourd'hui, il y aurait davantage d'exactions, davantage de magasins pillés et peut-être même de personnes agressées.