[SÉRIE 3/5] Les épiceries martiniquaises en difficulté : à Saint-Joseph, l’une d’elles contrainte de fermer

Par 20/08/2025 - 09:24 • Mis à jour le 21/08/2025 - 09:23

Concurrencées par les grandes surfaces et les enseignes de proximité plus connues, les petites épiceries de quartier peinent à trouver leur place. Pourtant, certaines ont longtemps été le cœur battant de leur quartier. Pour ce troisième épisode de notre série, cap sur Saint-Joseph, où l’épicerie de Véronique Marie-Florine, s’apprête à baisser le rideau.

    [SÉRIE 3/5] Les épiceries martiniquaises en difficulté : à Saint-Joseph, l’une d’elles contrainte de fermer
Epicerie à Gondeau, de Véronique Marie-Florine, 83 ans @Isabelle Hamot

Les épiceries de quartier se font rares au fil du temps. Certaines arrivent à résister aux grandes surfaces et petites enseignes plus connues, d’autres ont du mal.

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Pour soutenir les commerces de proximité, la rédaction de RCI a décidé de leur donner la parole dans une série spéciale de 5 épisodes, un épisode par jour depuis ce lundi 18 août et jusqu’au vendredi 22 août.

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“On m’appelle Potomitan”

À Gondeau, un lotissement de Saint-Joseph, se dresse une petite épicerie qui a longtemps connu de belles heures. 

Mais avec l’arrivée de nouvelles enseignes plus modernes et la proximité des grandes surfaces, la fréquentation a chuté. La gérante, Véronique Marie-Florine, 83 ans, constate cette érosion jour après jour. L’avenir de son commerce est désormais scellé : bientôt, le rideau tombera définitivement.

Pour Véronique, cette fermeture a un goût amer. Mais elle garde la fierté d’un parcours marqué par le travail acharné.

J'ai déjà bien travaillé dans ma vie et je travaille toujours. Depuis 12 ans, je travaille jusqu'à maintenant. J'ai coupé de la canne, les bananes, je suis allée à Fort-de-France vendre les marchandises… Tout, tout. Il n'y a pas un travail que je n’ai pas fait. On m'appelle Potomitan. Je suis comme Potomitan.

La relève n’est pas assurée

À l’arrière de l’épicerie, le restaurant tenu par sa fille Claudia permet encore à l’affaire familiale de tenir debout. Mais l’avenir reste incertain.

Chaque jour, je m'adapte à ce qui arrive. Il ne faut rien prévoir. Maintenant, il ne faut rien prévoir, c'est vivre, faire au jour le jour, continuer à fonctionner comme on fonctionne tous les jours. Le projet, c'est la fermeture bientôt, plus tard, parce qu'il n'y a pas de relève toujours. Il n'y a pas de relève, alors ce n'est pas évident. Mais je dis tout le temps que j'ai fermé, mais une année pas, je ne ferme pas.

Claudia tente de maintenir l’activité, mais elle le sait : sans repreneur, l’épicerie ne survivra pas. 

À ÉCOUTER Le reportage d’Isabelle Hamot

L'épisode 4 de cette série spéciale nous emmènera au Lamentin, ce jeudi 21 août.


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