[SÉRIE 2/5] Les épiceries martiniquaises en difficulté : des horaires à rallonge pour compenser
Face à la concurrence des grandes surfaces et des nouvelles enseignes de proximité plus connues, les petites épiceries de quartier peinent à survivre. Certaines résistent malgré tout, souvent par attachement familial et par solidarité avec les habitants. Pour ce deuxième volet de notre série consacrée à ces commerces, direction Langelier Bellevue.
Les épiceries de quartier se font rares au fil du temps. Si certaines arrivent à résister aux grandes surfaces et petites enseignes plus connues, d’autres ont du mal.
Pour soutenir les commerces de proximité, la rédaction de RCI a décidé de leur donner la parole dans une série spéciale de 5 épisodes, un épisode par jour à compter du lundi 18 août jusqu’au vendredi 22 août.
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Une supérette située en cité
Alors que de nombreuses petites épiceries ferment, certains commerces de quartier voient le jour. C’est le cas de René-Lucien Valentin, qui a choisi d’implanter sa supérette, « H La Valentine », non pas au rez-de-chaussée d’une maison familiale, mais dans un local mis à disposition par le bailleur social Ozanam, au cœur de la résidence de Langelier Bellevue.
Ouverte en octobre 2024, cette supérette tente de se faire une place malgré une conjoncture compliquée. Pour son gérant, la proximité reste un atout essentiel :
On ne s'attend pas à ce que les gens remplissent des caddies chez nous, c'est normal, mais les gens viennent régulièrement prendre des petites choses dont ils ont besoin au cours de la journée ou même un peu plus tard, puisque nous sommes ouverts de 7h00 à 22h00 en semaine, le samedi de 8h00 à 22h00 et le dimanche de 8h00 à 13h30. Les grandes surfaces ferment à une certaine heure et nous, nous sommes encore ouverts. Donc, on essaye de jouer sur ces aspects pour essayer de tenir le coup au maximum.
Une bataille économique inégale
Mais cet atout d’accessibilité ne suffit pas toujours à compenser les contraintes économiques. Les grandes enseignes bénéficient de capacités logistiques que les petites structures n’ont pas. René-Lucien Valentin en est bien conscient :
Notre gros problème, c'est qu'on est dans un circuit court d'achat et eux, ils sont dans un circuit long. Ils peuvent commander, ils ont de l'espace pour recevoir leur container. C'est très bénéfique, mais nous, on n'a pas la possibilité. On est obligé d'acheter chez les grossistes. Les grossistes eux-mêmes, déjà, prennent leur marge et nous, derrière, on achète chez eux et du coup, on achète effectivement plus cher.
Ce déséquilibre se répercute directement sur les prix pratiqués en rayon, comme l’a expliqué le gérant :
On est dans l'obligation, effectivement, pour le suivi de la supérette, de revendre un peu plus cher que les grands qui le font un peu. On n'a pas trop le choix.
Des commerces qui survivent
Si les grandes enseignes continuent d’attirer les consommateurs, ces petites supérettes restent indispensables pour de nombreux habitants.
Horaires étendus, service de proximité, relations humaines… autant de raisons qui expliquent pourquoi certaines continuent d’exister, malgré les difficultés.
À ÉCOUTER Le reportage d’Isabelle Hamot
L'épisode 3 de cette série spéciale nous emmènera à Saint Joseph, dans un lotissement à Gondeau, ce mercredi 20 août.
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