"Renommer, déboulonner, débaptiser, cannibaliser, et après ?" : le webinaire de la Fabrique décoloniale
Des universitaires, des historiens, des artistes échangeront ce samedi autour des luttes décoloniales. Un espace de réflexion qui s'inscrit dans la foulée des déboulonnages de statues qui ont eu lieu en Martinique en 2020 sans pour autant emprunter le même chemin.
"La Fabrique Décoloniale", c’est le nom de cette initiative citoyenne qui rassemble depuis plusieurs mois des chercheurs, des historiens et des artistes martiniquais. (Dominique Aurélia, Maître de conférences, Laury Belrose, Professeure d’Histoire-Géographie, Stéphanie Belrose, professeure d’Histoire-Géographie, Audrey Célestine, enseignante-chercheure, Valérie-Ann Edmond-Mariette, doctorante en Histoire, Mario Gilbert, artiste, Elsa Juston, professeure d’Histoire-Géographie, Elisabeth Landi, professeure d’Histoire, Myriam Moïse, maître de conférences, Zaka Toto, directeur de la revue Zist).
Elle avait mené un sondage en septembre dernier pour préparer son lancement et avait diffusé en août un « manifeste pour la Martinique » que plus de 2000 personnes avaient signé en ligne.
Les membres de la Fabrique souhaitent mettre en œuvre des projets sur les enjeux liés à l’héritage colonial de la Martinique comme par exemple les enjeux de la pollution à la chlordécone, la gestion de l’eau ou les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes.
Ils veulent proposer des espaces d’échanges et d’ateliers pratiques pour « résister autrement » pour réinvestir l’espace public. Forcément, la question se pose : cette nouvelle structure est-elle un contre-pied aux actions militantes que connaît la Martinique depuis un an ?
"Je ne pense pas qu'on puisse parler d'un contre-pied. Notre action ne se pense pas comme un remplacement ou comme une dénonciation. Nous pensons seulement que lorsque l'on aborde un sujet aussi important pour notre île que la gestion de l'héritage coloniale et son démantèlement, la pluralité des voix est toujours bénéfique", explique Myriam Moïse, maître de conférences à l’Université des Antilles.
Ecoutez Myriam Moïse au micro de Fanny Marsot :
Ce samedi, à 11h, la Fabrique décoloniale propose un premier événement. Il s'agit d'une rencontre publique en webinaire sur les réseaux sociaux de la fabrique coloniale autour du thème : « renommer, déboulonner, débaptiser, cannibaliser, et après ? »
Pour 2021, au-delà des conférences, les acteurs de la structure prévoient des actions de terrain comme des débats populaires autour d’œuvres d’arts et de concepts liés à la colonisation.
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