Rencontre entre sport et art au parc urbain Raphaël Verroux à Fort-de-France
Une fresque recouvre entièrement le sol du terrain de basket du parc urbain Raphaël Verroux, sur les hauteurs de Dillon, à Fort-de-France. L’œuvre a été réalisée par le graffeur martiniquais Oshea et un artiste congolais, Seencelor LaBombe.
Hier (mercredi 1er mai), l’heure était aux derniers coups de bombes sur la nouvelle fresque qui recouvre le sol du terrain de basket du parc urbain Raphaël Verroux, sur les hauteurs de Dillon, à Fort-de-France.
Ce projet a été l’un des trois sélectionnés, parmi plus d’une centaine, dans le cadre de l’Olympiade Culturelle de 2024. L’objectif : aider à la concrétisation de projets qui défendent à la fois les valeurs du sport et de la culture.
Ce projet a été initié par l’association Vis ton rêve. Il est collaboratif, les habitants du quartier ont pu participer. C’est aussi une collaboration entre deux artistes de renom : le graffeur Oshea et un artiste congolais, Seencelor LaBombe, qui pour l’occasion a fait son premier déplacement en Martinique.
Sahar Dadsetan, de l’association Vis ton rêve, explique le projet.
Nous avons eu l'opportunité d'organiser un projet de revalorisation de terrain de basket. On a voulu inviter deux artistes pour mixer les styles et créer du lien entre l'Afrique et les Caraïbes. Ce sont deux cultures qui se rencontrent. L'idée, c'est de mélanger les styles, les techniques. Seencelor a posé ses grands personnages, il rend un hommage aux Amazones. Les masques africains aussi sont aussi présents. Oshea a plutôt apporté sa petite touche avec son style graphique et ses motifs. Les deux ont fusionné et ont apporté leur touche sur ce format énorme.
Sébastien Dimitile, alias Oshea, artiste peintre pluridisciplinaire martiniquais, raconte la collaboration avec Seencelor
J'apprécie ce qu'il fait parce qu'il est dans une dynamique culturelle très traditionnelle. Et moi, j'ai aussi un travail qui s'axe dans cet univers-là. Ce que j'ai surtout envie que les gens voient, c'est une belle œuvre faite par un frère d'Afrique et puis quelqu'un du pays qui ont convergé pour pouvoir créer une œuvre unique. C'est de l'art avant tout.
Seencelor est l’un des premiers artistes graffeurs d’Afrique de l’Ouest. Il explique un peu la symbolique de ce qu’il a voulu apporter en participant à cette œuvre.
Les deux personnages qui sont en haut, expriment la joie de vaincre et la rage de défendre son camp. Il y a deux personnages en haut, une femme et un homme, pour exprimer l'égalité de sexe. Le monsieur est en position de défense. La dame, je lui ai mis un accoutrement des Amazones, qui sont des femmes battantes guerrières qui ont lutté pour la libération de l'Afrique contre les colons. Il faut toujours valoriser la culture africaine, le souvenir du Bénin.
Cette fresque, avec ses couleurs vives, apporte du dynamisme et de la joie dans le quartier, selon Sahar Dadsetan.
Ça va apporter un peu de couleur, de culture, un lieu de vie plus agréable, parce que c'est prouvé, l'art thérapie, la couleur, fait du bien à tous. A force, au fur et à mesure de nos passages, on a toujours des bons retours, les habitants viennent nous féliciter en fin de journée. Si on fait tout ça, c'est pour les habitants, avant le côté artistique. Et on aimait bien ce petit challenge d'allier sport et art dans le cadre de l'appel à projet des Olympiades culturelles.
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