Le souci de connectivité de la Grande Caraïbe discuté à Sainte-Luce

Par 18/10/2023 - 15:15 • Mis à jour le 19/10/2023 - 06:54

Hier matin, l’AEC (association des États de la Caraïbe)!et la CTM ont organisé la première conférence de la connectivité de la Grande Caraïbe.

    Le souci de connectivité de la Grande Caraïbe discuté à Sainte-Luce
Sandra Casanova et Safya Reid

Ce mardi 17 octobre s’est déroulée la 1ère conférence de la connectivité de la Grande Caraïbe, organisée par l’AEC et la CTM ; le thème retenu était « une mer, un ciel et un marché unique ».

La rencontre a eu lieu à l’hôtel Karibéa à Sainte-Luce, avec des acteurs publics, privés des secteurs de la logistique, du transport, et du commerce international.

Pour l’évoquer, Safya Reid, chargée d’affaires à la direction du commerce et du développement durable du secrétaire général de l’AEC et Sandra Casanova, présidente de la commission stratégie logistique du territoire de la CTM.

« J’ai eu quatre escales pour venir »

Safya Reid est basée à Trinidad et Tobago, une île voisine de la Martinique. Pourtant elle a dû faire escale sur quatre territoires avant d’arriver sur l'île aux fleurs.

J’ai volé au-dessus de la Martinique pour d’abord atterrir à Antigua. C’est un exemple des difficultés en termes de transport qui met à mal notre progrès économique et les échanges culturelles, touristiques et commerciaux entre les îles

Le souci de connectivité entre les îles est un problème qui persiste depuis plusieurs dizaines d’années. Safya Reid soutient que la conférence est justement l’occasion de faire bouger les choses.

Le souci de connectivité est un dilemme que nous essayons de résoudre à travers cet évènement. Nous voulons rassembler les experts et les politiques en matière de transports pour définir un plan d’action afin résoudre ces problèmes

Une frustration grandissante

Le problème persiste et la frustration se fait de plus en plus ressentir du côté des consommateurs, des entreprises et aussi des touristes. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte selon la situation politique de chaque territoire, soutient la chargée d’affaire.

Il y a beaucoup de concurrence entre les différents marchés, les pays et les différentes compagnies aériennes. Par exemple Trinidad et Tobago, nous avons une compagnie aérienne qui est en grande partie à notre gouvernement. Nous ne pouvons pas observer une situation que du côté commerciale, le contexte politique peut rendre la situation compliquée aussi

En raison de ces différents contextes sociaux, le fonctionnement à adopter reste complexe. 

Pour les îles européennes dans la Caraïbe, il y a la double nationalité. Il y a un système européen auquel on doit faire face pour pouvoir faciliter cette intégration

Malgré tout, la chargé d’affaire reste optimiste quant à l’évolution de la situation.

Les années suivant le covid, nous avons eu des progrès. Il y a désormais des connections directes entre Trinidad et d’autres îles

Les bénéfices d’une possible connectivité

Pour Sandra Casanova, présidente de la Commission stratégies logistiques du territoire à la CTM, cet évènement est une manière de concrétiser une action dirigée.

Cela permet de mieux se focaliser sur les priorités et les actions à mener dans des délais de plus en plus restreints

Selon Sandra Casanova, il existe certains axes sur lesquels la Martinique peut bénéficier de cette connectivité avec les îles voisines.

Il faut prendre conscience que l’axe Nord-Sud ne tient plus. Ce schéma logistique a été imaginé à l’époque de la colonisation et donne comme résultat une importation massive vers nos pays de la Grande Caraïbe

Ainsi, il faudrait être en harmonie avec les territoires proches.

Il s’agit de regarder autour de nous et d'observer comment nous pouvons devenir des points de connexion avec les chaines d’approvisionnement mondiale. Comment nous pouvons devenir un territoire incontournable, car nous aurons une harmonisation des règlementations au niveau de l’aérien et du maritime

Ce soucis de régulation de la connectivité entre les îles de la Grande Caraïbe prend place dans un contexte de frustration générale.

Il y a des acteurs locaux qui ont envie de développer leur modèle de développement économique.  Ici, il y a une culture de la vie chère. Non on ne peut plus se contenter des prix qui sont élevés à plus de 40% de ce qu’on peut voir au niveau national

Il faudrait une approche collective.

La caraïbe peut être nous une solution à la vie chère si nous avons une approche collective. Nous pouvons produire de manière mutualiser en région. L’idée est de connaitre les points forts et les faiblesses de chacun, et de décider où nous allons se spécialiser

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