Le glissement de terrain d'Acajou rappelle que ce n'est pas un phénomène rare en Martinique

Par 30/06/2019 - 14:08 • Mis à jour le 02/07/2019 - 06:17

Dans une île au relief particulièrement accidenté, les glissements de terrain ne sont pas des phénomènes inconnus. Dangereux, ils peuvent complètement modifier la vie d'un quartier ou d'une commune. Historique.

    Le glissement de terrain d'Acajou rappelle que ce n'est pas un phénomène rare en Martinique

Soleil Levant, le nom de ce quartier a marqué les Martiniquais mais surtout Franciscains. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2004, un glissement de terrain se produit au quartier Capulo 1 et à Soleil Levant au François. Les fortes pluies ont coupé la Route Départementale 6 et plusieurs maisons sont évacuées. Trois jours plus tard, un autre éboulement aggrave la situation. Le BRGM conclut que le facteur déclenchant de ces deux phénomènes est lié à une pluviosité exceptionnelle pendant 6 mois. Pendant la période de stabilisation des sols et des travaux , une quinzaine de riverains sont relogés. A ce jour, certains ont décidé de ne pas retourner à Soleil Levant.

Autre éboulement majeur, cette fois à Fort de France. En avril 2011, de fortes pluies s’abattent sur la Martinique. Le quartier de Morne Calebasse, situé à flanc de morne est particulièrement arrosé. Une partie du morne se détache. Le phénomène touche une surface de 3 hectares. Le 7 mai de la même année, la municipalité ferme par sécurité la route en amont. Mais dans la nuit du 1er au 2 août 2011, une importante coulée de boue causée par la tempête Émilie conduit les autorités à évacuer des habitations menacées en pleine nuit.

Un chantier de près de 10 millions d'euros est lancé pour conforter le talus mais surtout drainer les centaines de mètres cubes d'eau qui avaient fragilisé le quartier de Morne calebasse. Au total, 18 maisons ont été détruites, 75 autres faisaient l'objet d'une interdiction d'occupation provisoire. Depuis le site est placé sous haute surveillance, notamment l'évacuation des eaux pluviales.

La RN9 en 2018

En 2018, c'est une portion de la RN9 qui s'est déplacée. Le glissement de terrain a obligé les autorités à revoir provisoirement le tracé de la route, provoquant des embouteillages supplémentaires et un ralentissement de l'activité économique dans les zones environnantes.

Pour l'instant, le glissement de terrain d'Acajou ne concerne que le chantier de l'hôtel et la circulation entre Acajou et Petit Pré. Les experts doivent encore déterminer les causes exactes de ce spectaculaire incident. Le mur de soutènement était-il assez solide ? Le permis de construire prenait-il en compte toutes les contraintes liées à ce type de terrain ? Les failles qui traversent le quartier sont elles à l'origine de l'incident ? Des questions qui doivent trouver réponse.

En 2009, un rapport du BRGM concluait que le site n'était constructible qu'à certaines conditions. Les géologues soulignaient la nature argileuse de la terre qui demandait un type de travaux particulier.


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