29% des Martiniquais vivaient sous le seuil de pauvreté en 2017
En 2017, en Martinique, 28,6 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire soit 96 400 personnes, contre 14,1 % en France hexagonale.
En 2017, près d'un tiers des habitants de la Martinique vivaient avec moins de 1041 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, le seuil est de 2 186 euros par mois. Cela correspond à 96 400 personnes sur l'île.
L'Insee qui a publié ces données identifie le chômage comme la principale cause de cette situation :
La situation sur le marché l’emploi est la principale cause de pauvreté. En effet, le taux de chômage s’élève à 17 % en 2017, deux fois plus élevé qu’en France métropolitaine. À cela s’ajoute un nombre important de Martiniquais (12 % de la population) se situant à la frontière entre le chômage et l’inactivité.
Les couples jeunes sont particulièrement touchés par la pauvreté :
En 2017, 47 % des membres des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté. En effet, ces ménages sont les premières victimes du chômage. De plus, les jeunes en emploi perçoivent des salaires plus faibles en début de carrière. Ensuite, le taux de pauvreté diminue avec l’âge de la personne de référence jusqu’à 75 ans. Il s’établit à 34 % pour les 30-39 ans, 32 % pour les 40-49 ans, 29 % pour les 50-59 ans.
Concernant les plus âgés, il existe là encore deux classes sociales. Les jeunes retraités sont moins touchés par la précarité. Ceux âgés de 60 à 74 ans sont la classe d’âge la moins touchée par la pauvreté (22 %). En revanche, les plus de 75 ans sont sujets à la pauvreté : près de 30 % vivent avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.
Les familles monoparentales en mode survie
"La précarité affecte particulièrement les familles monoparentales et les hommes vivant seuls, ils sont respectivement 41 % et 40 % à vivre avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (Figure 2). Les femmes seules sont un peu moins affectées avec un taux de pauvreté s’établissant à 37 %. À l’inverse, moins de 20 % des membres des ménages composés de deux adultes, c’est-à-dire les couples avec ou sans enfants, vivent sous le seuil de pauvreté", précise l'Insee.
Cette étude démontre au passage que les femmes seules s'en sortent mieux économiquent que les hommes.
En Martinique, le niveau de vie médian des femmes vivant seules est d’environ 100 € supérieur à celui des hommes dans une situation similaire. Néanmoins, le niveau de vie plancher des 1 % les plus riches pour les hommes seuls est de 6 075 € contre 5 365 € pour les femmes seules.
Le DOM où la pauvreté sévit le moins
"À source comparable (sources), le taux de pauvreté est supérieur en Guadeloupe, à La Réunion, en Guyane et à Mayotte (de respectivement 1 point, 9 points, 20 points et 49 points", rapporte l'Insee
Un centre riche mais inégal
Historiquement, Fort-de-France et son agglomération concentrent l’activité économique de l’île. En 2016, six emplois sur dix y sont localisés et les retombées économiques s’étendent aux autres communes du centre de l’île. Les habitants de Ducos, Robert, Le Lamentin ou Saint Joseph sont nombreux à travailler à Fort-de-France. De ce fait, la pauvreté est moins marquée au centre de la Martinique. Fort-de-France est la commune du centre de l’île abritant la plus grande pauvreté: 28 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté métropolitain.
C’est à Schoelcher et Case-Pilote que le niveau de vie médian est le plus élevé avec 1 885 € et 1 835 €. Ce sont aussi les communes où le taux de pauvreté est le plus faible avec 19 et 18 % de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. En revanche les inégalités sont marquées : les 10 % les plus aisés gagnent au moins 5 fois plus que les 10 % les plus modestes.
Au Lamentin, deuxième commune la plus peuplée de Martinique, le niveau de vie médian est de 1 575 € et le taux de pauvreté de 24 %.
La Communauté d’Agglomération du Pays Nord Martinique regroupe 19 % de l’emploi en Martinique. Cette zone manque de dynamisme économique. Les communes du nord, de Saint-Pierre à Sainte-Marie, sont les plus pauvres. Le niveau de vie médian de ces communes est bien inférieur à celui de l’île : de 1 067 € par mois au Prêcheur et à 1 283 € au Marigot. De fait, plus du tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté dans le nord mais les inégalités de revenus sont moins fortes que dans le reste de l'île.
Dans le sud la situation est plus favorable analyse l'Insee :
Bien que plus riches, beaucoup de communes du sud de l’île restent défavorisées : 30 % des habitants des communes du Vauclin, de Rivière-Pilote, du Marin, de Sainte-Anne mais aussi des Anses d’Arlet vivent sous le seuil de pauvreté. À l’inverse, les communes de Sainte-Luce, Le Diamant et Trois-îlets font partie des plus aisées de l’île : 22 % de la population y vit sous le seuil de pauvreté, soit 7 points de moins que la moyenne martiniquaise. Le dynamisme économique de ces communes est porté par l’activité touristique.
La pauvreté en recul
En 2015, 30,9 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté. En 2017, le taux de pauvreté s’établit à 28,6 %, soit une diminution de 2,3 points en 2 ans. Cette baisse du taux de pauvreté va de pair avec le vieillissement de la population. Le niveau de vie médian des Martiniquais a quant à lui augmenté de 5,5 %. Cette hausse du niveau de vie a principalement bénéficié aux ménages les plus modestes.
L'exode des jeunes vers l'hexagone influe sur le niveau de pauvreté :
Le niveau de vie de la population s’accroît mécaniquement avec l’évolution de la structure de la population martiniquaise : en particulier, de nombreux jeunes, davantage touchés par la pauvreté, émigrent vers la France métropolitaine.
Les prestations sociales permettent de maintenir le niveau de vie de manière globale. "Trois Martiniquais sur dix bénéficient d’une haussede revenu de plus de 200 € par mois grâce aux prestations sociales", précise l'Insee
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