Le personnel soignant de l'hôpital du Lorrain a débrayé exaspéré par les coupures d'eau
Depuis quelques semaines, la vie du personnel et des patients de l'hôpital du Lorrain est très compliquée. Les coupures d'eau et les tensions sur la nourriture ont dégradé fortement la prise en charge des patients. Pour dire leur exaspération, ils ont arrêté le travail ce jeudi 25 septembre.
L'action n'a duré qu'une demi-heure qui a vite été désamorcée à l’issue d’une réunion avec la direction. Cependant, les problématiques persistent. Les conditions de prise en charge demeurent une vraie source de préoccupation pour les patients et les soignants.
Hospitalisé depuis environ 5 mois, ce patient vit difficilement son séjour au centre hospitalier du Lorrain. En cause notamment : des coupures à répétition pouvant aller de 24h à 72h. Un vrai fléau qui impacte l’activité et le bien être.
C'est assez problématique, ne serait-ce que pour sa toilette personnelle. Moi, je suis assez indépendant, mais la plupart des patients ne sont pas dépendants, donc ils dépendent des soignants et des soignantes pour la toilette. Donc évidemment, se faire laver avec une bouteille d'eau, ce n'est pas très efficace. On a aussi du coup les sanitaires avec les toilettes pour tirer la chasse, ce genre de choses-là. On fait du sport, on fait des activités de réadaptation, on transpire.
À LIRE AUSSI - Les dirigeants de la SAUR convoqués au conseil communautaire de CAP Nord pour s'expliquer sur les manques d'eau
Des repas incomplets
Mais ce n’est pas la seule problématique auquel sont confrontés les résidents de ce centre de soins. La nourriture serait aussi un point de crispation selon ce patient hospitalisé depuis le mois de janvier.
On a effectivement également un vrai problème sur les repas le soir. C'est-à-dire qu'on s'était retrouvé quasiment depuis cinq jours sans eau. On est arrivé avec un repas sous-protéiné, c'est-à-dire en plat principal des carottes râpées. Je n'ai rien contre, mais c'est plutôt quand même sympa. Et un bol de riz au lait. Quand vous êtes hospitalisé, que vous avez besoin de protéine, on se dit: Qu'est-ce qui se passe ?
À LIRE AUSSI - Pénuries d’eau : Cap Nord envisage des pénalités contre la SAUR
De son côté, le personnel, lui, fait de son mieux pour pallier à ces difficultés qui pèsent de plus en plus sur la prise en charge. Frédéric Billaut, enseignant en activité physique adapté et représentant syndical de la CDMT.
On ne peut pas mener à bien notre mission qui est de la prise en charge du patient. On est dans un milieu sanitaire et le côté sanitaire est remis en question. Nous sommes dévoués, on est investis, donc on prend les patients en charge. Nous acceptons ceux qui ne souhaitent pas être pris, puisque n'ayant pas eu de toilettes depuis quelques heures, voire quelques jours, je pense que vous connaissez la situation des personnalités, des personnes âgées. On connaît la Martinique et sa chaleur et sa température, donc à un moment, il faut accepter, tant pour nous, personnelles, mais surtout pour le patient.
Si salariés et patients ont exprimé leur mécontentement hier lors d’un débrayage. Ils espèrent une véritable amélioration de la situation de la part des autorités compétentes.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






