Le personnel des Urgences du CHUM observe un nouveau droit de retrait

Les chefs de service des urgences sont reçus aujourd’hui (mardi 5 mars) par la direction du CHU de Martinique. Il s’agit de faire le point sur la situation aux Urgences.

Depuis ce matin, le personnel observe un droit de retrait pour dénoncer des conditions de travail intenables. Actuellement, les urgences sont submergées.

Hier soir, 90 patients se sont retrouvés sans brancard, sans lit d’aval et même sans repas selon Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général du syndicat FO Santé qui dénonce une situation « inadmissible et inconcevable ».

Depuis hier soir, nous sommes submergés de patients parce que nous n’arrivons pas à fluidifier le flux de patients. On se retrouve dans les mêmes problématiques qu’il y a deux mois. Ce matin, le personnel a décidé de faire valoir son droit de retrait car les lits d’aval ne sont toujours pas mis à disposition comme convenu. On ne sait plus où mettre la tête. Le pire, c’est que nous n’avons pas de repas à donner aux patients. Parfois, ils restent deux jours sur un brancard, sans qu’on s’en occupe, sans manger, sans boire. C’est vraiment désagréable d’accueillir des patients dans des conditions pareilles. Pas plus tard qu’hier soir, j’ai une collègue qui m’a appelé et je me suis rendu sur place. J’ai vu son père qui était couché là depuis deux jours sur un brancard, cela faisait deux jours qu’il n’avait pas bu, pas mangé. Elle a été obligée d’aller lui chercher à manger. C’est inconcevable ce qui se passe en ce moment 

« Ce qui se passe n'est pas normal »

Pour le syndicat FO Santé, le problème, « c’est que la direction n’arrive pas à ouvrir des services pour enfin coucher des patients sur un lit et qu’ils soient mieux pris en charge par les médecins et le personnel ».

Jean-Pierre Jean-Louis regrette que les préconisations du rapport d’expertise venu auditer les urgences ne soient toujours pas mises en place.

Il nous aussi manque des brancardiers, des aide-soignants à Trinité promis depuis décembre. Il y a un manque de réactivité de l’administration et on en a marre. Ce n’est pas normal ce qui se passe au CHU de Martinique !