Des ateliers de sensibilisation autour de la présence du chlordécone dans les jardins

Jeudi 15 décembre, la commune de Lorrain accueillait la première journée des Rencontres Chlordécone à la Maison de la culture. Plusieurs institutions étaient mobilisées comme l’ARS, l’association Artenord ou le programme Jardins Familiaux dit Jafa.

Ce programme permet de faire mesurer gratuitement le taux de chlordécone dans son jardin. Les participants ont ensuite accès à des conseils personnalisés pour continuer de cultiver en réduisant le risque phytosanitaire. Pour ceux qui présentent une chlordéconémie élevée, un accompagnement avec une diététicienne permet d’adapter l’alimentation et les pratiques culinaires.

Le public a pu assister dans l’après-midi à un atelier autour de la chlordéconémie animé par Luc Bocharel, conseiller en agronomie sur le programme de santé JAFA.

"Ce programme a tout son sens aujourd'hui puisqu'il vise à diminuer l'exposition de la population à la chlordécone grâce à plusieurs leviers dont l'analyse gratuite du sol aux particuliers", explique Luc Bocharel. "A partir de la connaissance de la contamination, on va porposer des astuces pour pouvoir planter des produits végétaux adaptés", poursuit-il.

La contamination au chlordécone est un sujet omniprésent depuis plus de dix ans. Pourtant, la population méconnaît encore les comportements à adopter pour réduire le taux de pesticide présent dans le sang.

Diffuser l’information et les bonnes pratiques à adopter : c’était le but de cet atelier. Une vingtaine de personnes y a participé. "En mai 2021, j'ai fait tester mon sang avec un résultat au dessus du seuil. J'ai grandi dans une zone de production de banane et j'ai mangé des produits issus de sols pouvant être contaminés. Je suis venue ici pour chercher des réponses", a expliqué Danielle de Fort-de-France.

Les prélèvements sanguins gratuits pour connaître le taux de chlordécone que l’on a dans le sang ne sont pas utilisés par les Martiniquais. Seuls 6000 personnes y ont eu recours depuis 2021. "On est encore très loin du dosage de la population", regrette Luc Bocharel.