Au Prêcheur, une étude inédite sur les effets psychiques des lahars

Pendant vingt mois, une cinquantaine de riverains ont été accompagnés et écoutés sur trois périodes de six mois. L’objectif : identifier les signes de stress post-traumatique, de troubles dissociatifs ou encore de manifestations somatoforme. Cette démarche s’est inscrite dans une veille sanitaire active, mise en place par la commune et l’ARS. Le professeur Louis Jehel, psychiatre responsable de l’étude, souligne l’originalité de cette approche

On a pu continuer à enrichir l’algorithme, la structure informatique de cet outil d’intelligence artificielle, autour de différentes catégories, à la fois sociales, mais aussi de problèmes de santé.

L’outil numérique utilisé a permis de mieux capter la parole des victimes et de proposer un accompagnement adapté, y compris pour les personnes âgées, grâce à des formations spécifiques dispensées aux personnels soignants.

Entendre les inquiétudes

L’étude a aussi été un moment fort de reconnaissance pour les habitants touchés. Gérard Monstin, le chargé de communication de la commune en témoigne

C'est important parce que ça a permis à la population de rencontrer des psychologues, des psychiatres, des infirmières, des personnes qui ont pu leur expliquer, échanger sur ce qu'ils vivaient. Ça a atténué en tout cas les craintes et les malaises. Le malheur, je dirais, a servi à faire en sorte que demain, nous aurons des possibilités de réponses dans des cas pareils 

Les résultats ont été restitués ce dimanche au Prêcheur, en présence des participants, puis ce lundi à Fort-de-France, devant des professionnels de la santé mentale. Si les effets du traumatisme ne disparaissent pas totalement, cette enquête a permis de faire émerger des réponses concrètes et co-construites avec les habitants eux-mêmes.

Ce travail marque une évolution dans la manière d’aborder les risques naturels, en intégrant les dimensions psychiques aux réponses institutionnelles.