Vie chère : les élus favorables à un congrès avant la fin de l'année
Les participants à la conférence territoriale organisée par la CTM hier (lundi 4 novembre) sont favorables à l'organisation du congrès des élus.
Après plus de trois heures de réunion, les maires semblaient satisfaits de leurs échanges. Chacun a pu s'exprimer sur les suites à donner aux mouvements de lutte contre la vie chère.
Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, entend bien peser sur le processus législatif pour obtenir des solutions à long terme sur ce sujet
Il y a toujours des piques de l'opposition, mais ça reste toujours très amical. On se connaît très bien, on est des Martiniquais. On doit pouvoir faire peuple à un moment donné et avoir le même langage. Je pense qu'on peut réussir à avoir le même langage. J'ai fait la proposition qu'il se tienne au Congrès avant la fin de l'année. C'est à ce que toute la Martinique se mette au travail, fasse des propositions à leurs élus. Dans le Congrès, il y a les 34 maires, les parlementaires, les EPCI, tout le monde est là. Donc en masse, on viendra avec des propositions parce que mon souci, ce n'est pas seulement les réponses immédiates. Ça il faut le faire parce qu'il y a beaucoup de personnes qui souffrent beaucoup, les gens qui touchent le RSA ne peuvent pas bien manger, mais en même temps que ce soit durable. Et ce congrès va délibérer avant la fin de l'année pour pouvoir remonter des propositions au cadre du projet de loi que nous proposons
Daniel Marie-Sainte, chef de file du Gran sanblé au sein de l'Assemblée de Martinique, plaide pour une consultation populaire :
J'ai rappelé des propositions que nous avions faites en plénière et qui n'avaient même pas été mises aux voix. Parce que nous avions constaté que le PCE partait négocier avec le Premier ministre sans avoir reçu de mandat des élus martiniquais. Et en particulier, les propositions qu'il a fait voter en plénière. C'était la baisse de l'octroi de mer, c'est-à-dire la baisse des recettes des communes. Et il partait donc négocier sans avoir l'assentiment des maires parce que l'association des maires avait protesté contre cette baisse de leurs recettes. Donc j'ai rappelé ça. Et puis par un espèce de miracles, j'ai vu qu'ils ont repris la proposition et puis désormais ils sont prêts à faire un congrès. Le rôle du congrès c'est de proposer des évolutions des pouvoirs que détiennent les élus martiniquais, ensuite le congrès vote des résolutions, ces résolutions sont ensuite transmises à l'Assemblée, puis ils le transmettent en délibération et ces délibérations sont transmises au Premier ministre. Donc ça, ce sont des choses à long terme. Faire croire qu'on va faire les choses à la va-vite et puis qu'on va pouvoir y négocier, ça c'est tromper le peuple. Et surtout il y a quelque chose auquel nous tenons beaucoup, nous voulons absolument qu'il y ait une consultation populaire sur les propositions. Donc il ne faut pas qu'on se précipite pour aller négocier avec monsieur Barnier, mais d'abord convaincre le peuple Martinique.
L'avis des maires
Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, s'est quant à lui montré favorable à la tenue d'un congrès.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il serait bien de monter un congrès des élus qui permette de rassembler tout le monde, les parlementaires également. Pour avoir une position forte et unanime des maires, mais aussi pour contribuer à une loi de programmation et d'orientation qui permet de mobiliser des moyens, de mobiliser des mesures spécifiques à la Martinique pour apporter une réponse de fond à la problématique du coût de la vie en Martinique
Un constat que partage Samuel Tavernier, maire du François :
Nous sommes dans une course contre-la-montre. C'est la rue qui nous impose ce contre-la-montre. Et on ne doit pas être en retard à l'arrivée. Résultat, aujourd'hui, il faut une reprise en main des élus de la situation. Et la meilleure manière, c'est la convocation de ce congrès, qui permet effectivement à tous les élus martiniquais de s'exprimer sur la situation
Des maires qui souhaitent reprendre la main après être restés un temps en retrait. Justin Daniel, professeur de sciences politiques à l'université des Antilles, livre son analyse de la situation :
Quand on est dans une situation de crise aiguë comme celle que nous connaissons depuis plusieurs semaines, la parole politique est difficilement audible, en particulier celle des maires qui ont été tenus à l'écart. Il y a évidemment des discussions qui se sont tenues d'abord sous les yeux du préfet, et ensuite du président du conseil exécutif. Le moment est peut-être venu de leur redonner la parole, d'autant plus qu'ils sont concernés, ne serait-ce qu'à travers l'octroi de maire, par plusieurs des décisions qui ont été prises lors des différentes séances de discussions et de négociations
Pour l'heure, la date de ce prochain congrès des élus n'a pas encore été arrêtée.
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