Accord sur la Vie Chère en Martinique : les signataires se félicitent, pas le RPPRAC
Après la signature, ce mercredi soir (16 octobre), du protocole prévoyant une baisse de 20 % sur de nombreux produits alimentaires de grande consommation, les parties prenantes ont exprimé leur soulagement. Un sentiment que ne partage pas le RPPRAC, qui a refusé de ratifier cet accord. Florilège de réactions.
Après une 7ème table ronde, le préfet de Martinique, le président du conseil exécutif de la CTM, les parlementaires, l’Observatoire des prix, des marges et des revenus, les socioprofessionnels et les représentants du monde économique (importateurs, grossistes, distributeurs, Grand Port Maritime, CMA-CGM) ont signé un protocole d’objectifs et de moyens pour la lutte contre la vie chère.
Sans la signature du RPPRAC
Il ne manquait qu’une signature pour que le tour de table soit complet : celle du RPPRAC. Campés sur leurs positions concernant le dernier point, à savoir l’extension des baisses à tous les produits alimentaires, ils ont refusé de signer ce document, appelant au contraire à maintenir la pression tant que le ministre des Outre-mer ne se rendra pas en Martinique.
Gwladys Roger, membre du RPPRAC, a précisé pourquoi le protocole n’a pas été signé de leur part :
On n'a pas signé l'accord parce que, déjà, les garanties qu'on avait demandées, le calendrier, les sanctions possibles et le cadre que nous souhaitions pour nos revendications n'ont pas été donnés. Et paradoxalement, le RPPRAC s'est engagé dans cette lutte avec une seule revendication. Je pense qu'on est bien d'accord là-dessus : c'est l'inclusion de tous les produits alimentaires. Et cela, nous ne l'avons pas obtenu.
Une avancée pour les autres acteurs
À l’issue de cette 7ème table ronde, Jean-Christophe Bouvier, le préfet de Martinique, se satisfait de cette signature. Selon lui, accepter la demande du RPPRAC n’est pas la bonne solution. L’agriculture martiniquaise en paierait les conséquences :
Si nous appliquons des dispositions à tous les produits alimentaires importés, nous assécherions les collectivités territoriales et affaiblirions considérablement l'agriculture et l'industrie martiniquaises. Ce n’est pas le bon choix, je crois, en la responsabilité des personnalités politiques et économiques qui étaient autour de la table.
Le directeur général du groupe GBH, Stéphane Hayot se satisfait également de cette signature.
Lors de cette table ronde, Thomas Rodrigue Paderna, représentant de l’enseigne Carrefour-Express, a expliqué que l'ensemble des acteurs présents ont dû s'accorder sur des prix adaptés aussi bien aux supermarchés qu'aux supérettes.
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Une reprise économique attendue
Catherine Rodap, présidente du MEDEF Martinique se sent soulagée à la suite de cette table ronde. Elle espère que les activités économiques puissent reprendre rapidement.
C'est un immense soulagement de pouvoir avoir construit ensemble des solutions qui permettent de donner une vraie traduction concrète attendue par les consommateurs, à savoir une baisse de prix attendue. On a travaillé sur les mécanismes à mettre en place. On a également accueilli favorablement la continuité territoriale qui a été annoncée par l'État. Et puis, je dis ouf, parce que nos entreprises ont besoin de retrouver une vie normale. 171 bâtiments qui ont été incendiés, vandalisés ou autres, plus de 150 entreprises impactées, plus de 2000 emplois impactés en direct, plus de 50 dossiers de demandes d'activité partielle. Le monde économique est à genoux, donc il a hâte de pouvoir essayer de péniblement se relever.
Enfin, la député de Fort-de-France Béatrice Bellay est l’une des signataires du protocole.
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