Témoignages de soutien et débats houleux au procès du « déboulonnage des statues »

Par 06/11/2025 - 19:57

Deuxième jour de procès, ce jeudi (6 novembre), dans l’affaire dite du « déboulonnage des statues » devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Une audience marquée par une succession de témoignages, mais aussi par de vives tensions entre la procureure et la défense.

    Témoignages de soutien et débats houleux au procès du « déboulonnage des statues »
Photo Gabrielle Bellay Povia

Le procès de l’affaire dite du « déboulonnage des statues », qui s’est ouvert hier (5 novembre) dans une atmosphère particulièrement tendue au tribunal correctionnel de Fort-de-France, s’est poursuivi ce jeudi. 

Pour rappel, onze personnes sont poursuivies pour « destruction de biens appartenant à une personne publique ». Deux statues de Victor Schoelcher en mai 2020, suivies, au mois de juillet suivant de celles de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belin d’Esnambuc.

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Audition des témoins

Après une première journée marquée par des échanges tendus et de nombreuses suspensions d’audience, les débats ont repris ce matin avec l’audition de 14 témoins qui ont fait part de leur soutien.

Ils se sont succédé à la barre pour expliquer la position des militants anticolonialistes.

Des arguments qui ont conduit à une violente altercation verbale entre la procureure et les avocats de la défense.

Face au brouhaha et aux accusations de racisme proférées dans la salle, l’audience a été levée.

Elle a repris vers 16 heures avec l’audition, notamment, de la chanteuse Suzy Singa ou de l’ancien maire de Sainte-Anne, Garcin Malsa.

« Manque de respect »

Jay Assani fait partie des onze prévenus. Elle a livré son sentiment sur le déroulement de ce procès.

On a une procureure de la République qui n'est pas vraiment favorable à ce procès. Après, c'est son rôle. Le premier obstacle qu'elle pose, c'est celui de la langue. Elle dit qu'on n'aura pas besoin d'un interprète et que tous les propos qui peuvent être entendus dans notre langue martiniquaise ne comptent pas ou ne méritent pas d'être traduits ou entendus. Il a fallu se battre pour la présence de cet interprète. Ce problème de traduction de nos propos pose celui du fond du dossier, qui est que la France nous impose un système qui nous tombe dessus et on n'a pas d'autre choix que de le subir. Sauf qu’on est censé être dans un état de droit. Il a vraiment fallu insister pour que finalement elle accepte la présence d'un interprète. Il y a visiblement un véritable manque de respect envers les prévenus, envers la salle et envers nos avocats de la part de cette procureur. Je ne suis pas avocate, mais j'imagine qu'entre avocats, entre magistrats, on pourrait quand même coexister, même si on ne défend pas les mêmes arguments. C'est quelque chose qui, visiblement, pose problème aujourd'hui. Et les avocats ont demandé à ce que demain, les choses se passent différemment. On est dans un état de droit, chaque partie défend sa cause, mais dans le respect. Et ce n'est pas ce qui se passe pour l'instant. On n'a pas été respecté aujourd'hui, clairement pas.

En fin de journée ce jeudi, l'audience s'est poursuivie avec le visionnage des vidéos issues des réseaux sociaux montrant le déboulonnage des statues. 

Les vidéos des caméras surveillance de la ville devaient également être diffusées, mais la clé USB sur lesquelles elles étaient stockées, étant endommagée, l'audience a été levée un peu avant 19 heures. Elle reprendra demain matin (vendredi 7 novembre).


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