Le procès du « déboulonnage des statues » s’ouvre dans une ambiance tendue à Fort-de-France
Le procès de l’affaire dite du « déboulonnage des statues », prévu pour durer trois jours, s’est ouvert, ce mercredi (5 novembre) dans une atmosphère particulièrement tendue au tribunal correctionnel de Fort-de-France. Onze prévenus comparaissent pour « destruction de biens appartenant à une personne publique ».
Le procès de l’affaire dite du « déboulonnage des statues » a débuté, ce mercredi matin (5 novembre), au tribunal correctionnel de Fort-de-France, dans une ambiance électrique.
Onze personnes sont poursuivies pour « destruction de biens appartenant à une personne publique ».
Pour rappel, en mai 2020, lors des célébrations de l'abolition de l'esclavage, deux statues de Victor Schoelcher ont été déboulonnées, suivies, au mois de juillet suivant de celles de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belin d’Esnambuc.
Trois se trouvaient à Fort-de-France et une à Schoelcher.
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Tension palpable
Dès l’ouverture, la tension est palpable dans la salle, du côté du public, mais aussi dans les échanges entre les parties.
Le tribunal a d’abord tranché sur un point symbolique : les prévenus pourront s’exprimer en créole, s’ils le souhaitent.
Une interprète sera là pour assurer la traduction en français.
Autre sujet sensible : la captation vidéo du procès, demandée par la défense, qui est toujours en cours d’examen.
En fin de matinée, les débats ont enfin pu s’ouvrir.
« Farce judiciaire »
Maître George-Emmanuel Germany, avocat de la défense, a été le premier à plaider.
Il dénonce d’emblée ce qu’il appelle une « farce judiciaire ».
Pour lui, ce procès n’est pas seulement juridique, il est politique.
Il tient des propos forts, accusant l’État français d’être criminel.
« L’État est un délinquant, un criminel comme les autres — peut-être même pire que les autres », lance-t-il.
En évoquant la statue de Colbert devant l’Assemblée nationale, il parle d’une « apologie de crimes contre l’humanité ».
Selon lui, ses clients ont agi en légitime défense, face à un État qui persiste, dit-il, « dans son colonialisme ».
Il a terminé sa prise de parole sous les applaudissements de la salle.
Un procès sur trois jours
La présidente du tribunal, très agacée, a dû suspendre une nouvelle fois l’audience.
Maître Eddy Arneton a été le deuxième avocat à plaider pour la défense.
A noter qu’à l’extérieur du tribunal, une vingtaine de militants sont rassemblés pour soutenir les prévenus.
Le procès durera trois jours.
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