Prison avec sursis, amende et inéligibilité requis en appel contre Sainte-Rose Cakin

Par 14/11/2025 - 00:08 • Mis à jour le 14/11/2025 - 16:01

Hier (jeudi 13 novembre), à l’issue de l’audience devant la cour d’appel de Martinique, la procureure a requis 8 mois de prison avec sursis, 5 000 € d’amende et 2 ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire contre l’actuel maire du Macouba et ancien président du SMTVD, poursuivi pour prise illégale d’intérêts. L’affaire est mise en délibéré le 15 janvier prochain.

    Prison avec sursis, amende et inéligibilité requis en appel contre Sainte-Rose Cakin

10 mois après la décision du tribunal correctionnel de Fort-de-France, Sainte-Rose Cakin, qui avait été condamné et son cousin Éric Cakin, qui avait été relaxé, étaient rejugés hier devant la cour d’appel de Martinique.

Tous deux rejettent fermement les accusations, concernant les conditions de revente de quatre véhicules appartenant au SMTVD et deux à la mairie du Macouba, entre 2016 et 2021.

À la barre, Éric Cakin s’exprime d’une voix presque inaudible. Il doit s’expliquer sur la revente de deux véhicules qu’il aurait achetés au SMTVD. Pour le premier, une Toyota NX, le président rappelle qu’il l’aurait acquise pour 2100 euros avant de la revendre 12 000 euros, alors qu’il savait qu’elle était défectueuse.

Éric Cakin reconnaît un problème mécanique, mais affirme avoir demandé à l’acquéreur de lui restituer la voiture pour effectuer les réparations, puis avoir procédé au remboursement.

Même scénario, dit-il, pour le second véhicule. Il précise toutefois ne pas l’avoir vendu à la personne mentionnée dans le dossier, mais à un autre acheteur.

Interrogé sur l’acquisition des  véhicules, il assure avoir participé à une vente aux enchères classique du SMTVD, sans aucune intervention de son cousin. De son côté, Sainte-Rose Cakin réfute toute intervention en faveur de son cousin.

Des ventes transparentes, pour Sainte-Rose Cakin

À la barre, l’ancien président du SMTVD affirme que la vente des véhicules était parfaitement transparente et connue de tous. Il rappelle qu’elle s’inscrivait dans une politique de renouvellement du parc automobile, validée en interne.

Selon lui, chaque voiture mise en vente avait été examinée et cédée « en toute bonne foi », sans traitement de faveur ni arrangement en coulisses.

Les véhicules étaient estimés. Certaines offres étaient supérieures. Pour celles, inférieures, il y avait une deuxième relance.

Le président de la cour d’appel relève des anomalies sur l’estimation des véhicules par rapport aux témoignages.

Ce sont des véhicules qui sont restés garés et qui ont subi des dégradations », insiste Sainte-Rose Cakin.

L’acquisition et la réparation d’un tractopelle figure également dans le dossier. Un engin qui aurait été déposé, en panne, par la Cacem au SMTVD depuis 2014. Sainte-Rose Cakin assure avoir réalisé une réparation dont la facture s’élève à plus de 20 000 euros.

Le tractopelle lui aurait été vendu mais l’élu indique ne pas avoir eu connaissance de cette vente et avoir été surpris en l’apprenant.

Peines avec sursis requises

Pour la procureure, la prise illégale d’intérêts est caractérisée pour une partie des faits reprochés au maire du Macouba. Elle requiert 8 mois d’emprisonnement avec sursis, 5000€ d’amende, une inéligibilité de 2 ans assortie d’une exécution provisoire, ainsi que l’affichage public de la condamnation à la mairie du Macouba.

En première instance, en janvier 2024, le tribunal avait déjà prononcé une peine de 8 mois de prison avec sursis, 5000 euros d’amende et de 2 ans d’inéligibilité.

À l’encontre de son cousin, si la cour retient les faits d’escroquerie, le parquet demande 6 mois emprisonnement avec sursis et une amende de 6000 euros.

La relaxe demandée par la défense

Pour les avocats des deux prévenus, les charges ne tiennent pas.

Me Olivier Joyaux, qui défend Eric Cakin, considère qu’il « n’y a aucun élément pour reprocher l’escroquerie » à son client. Il plaide la relaxe.

Même demande pour Me Pascaline Jean-Joseph, à la défense de Sainte-Rose Cakin.

Il n’y a aucun préjudice dans ce dossier, ni aucun bénéfice pour M. Cakin. D’ailleurs, il n’y a personne en partie civile. Le SMTVD n’a pas perdu d’argent dans ces ventes, au contraire, il en a gagné. M. Cakin n’est pas poursuivi pour détournements de fonds. Il y a eu beaucoup de mensonges, de bruits et de fantasmes dans ce dossier. Il faut aujourd’hui laver l’honneur d’un homme qui a été maire à 33 ans et se bat pour son pays depuis 35 ans 

L’affaire est mise en délibéré : la cour s’est donné jusqu’au 15 janvier prochain pour se prononcer.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

Tags

À lire également