Nouvelle audience pour Rodrigue Petitot : appels à la mobilisation, les dockers suspendent leurs opérations
Alors que l’appel du parquet concernant le contrôle judiciaire du président du RPPRAC est examiné ce jeudi matin (5 décembre) par la cour d’appel de Martinique, ses soutiens appellent à la mobilisation. Les dockers, eux, ont décidé de suspendre toutes les opérations de réception et de livraison.
Quelques jours après sa condamnation pour ses propos sur les élus, Rodrigue Petitot a de nouveau rendez-vous avec la justice.
Cette fois, c’est devant la Cour d’appel, que la chambre de l’application des peines doit examiner l’appel du parquet relatif à son placement sous contrôle judiciaire, dans le cadre de l’intrusion à la résidence préfectorale le 11 novembre dernier.
Dans ce dossier, le président du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes (RPPRAC), est poursuivi pour « violation de domicile dans la résidence préfectorale, menaces, intimidations et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion et incitation à la rébellion ».
Il devait initialement être jugé en comparution immédiate mais ses avocats avaient demandé un délai pour préparer sa défense.
L'affaire jugée au fond en janvier
Le tribunal a renvoyé l’affaire le 21 janvier et décidé d’un placement sous contrôle judiciaire avec un certain nombre d’obligations. Le parquet, qui avait requis à l’audience un mandat de dépôt, a fait appel.
C’est ce que la Cour d’appel doit examiner ce matin. Elle devra décider si elle maintient Rodrigue Petitot sous contrôle judiciaire ou si elle décide de son placement en détention provisoire jusqu'à son procès.
Entre-temps, la situation judiciaire de Rodrigue Petitot a changé puisque, ce lundi, il a été condamné à 10 mois de prison ferme aménageables avec un bracelet électronique sous 5 jours, dans une autre affaire liée à des propos tenus dans un Live TikTok..
On a peut-être voulu qu'il arrive le 5 à la cour d'appel avec une condamnation parce que la justice pense qu'en emprisonnant ou en enfermant à son domicile monsieur Petitot, le problème social de la Martinique sera réglé, estime Me Max Bellemare, l’un de ses trois avocats.
Selon lui, le risque est que, ce jeudi, la justice essaie de « casser le contrôle judiciaire de façon à pouvoir le mettre en détention ».
On lui a infligé une peine avec la détention à domicile, mais il n'est pas dit que le parquet ne puisse pas demander qu'il soit carrément mis en détention
Les dockers de Fort-de-France mobilisés
Du côté des soutiens de Rodrigue Petitot, les appels à la mobilisation se sont multipliés ces derniers jours. Une réunion s’est tenue hier, en fin de journée, au QG de Dillon.
Les militants devraient être à nouveau nombreux du côté de la cour d’appel, au centre-ville de Fort-de-France. Des appels à manifester sont également lancés par le RPPRAC France, à Paris ou à Bordeaux.
De leur côté, comme ils l’avaient déjà fait en septembre dernier, les dockers du port de Fort-de-France réitèrent leur soutien au mouvement.
Dans un communiqué diffusé hier (mercredi 4 décembre), ils annoncent « suspendre toutes les opérations de réception et de livraison de conteneurs à partir du jeudi 5 décembre 2024 ».
Les syndicats STPFF et SODPSM/CGTM dénoncent « une justice à deux vitesses, servile aux intérêts coloniaux et gangrénée par des décisions arbitraires ».
Les dockers pointent le traitement infligé à Rodrigue Petitot, président du RPPRAC, qu’ils considèrent comme une « oppression systématique » des « voix qui osent dénoncer l'ordre établi ».
Ils n’excluent pas de « prolonger ou durcir leur action, à tout moment », selon l’évolution de la situation.
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