Vol et violences aggravés sur fond d’homophobie aux Assises : le verdict attendu ce lundi

Par 24/03/2025 - 05:00 • Mis à jour le 24/03/2025 - 17:41

Dans cette affaire de vol avec arme et violence suivie d'une mutilation, seul le complice présumé est jugé devant les Assises de la Martinique, après le décès de l’auteur principal. La victime a perdu l’usage de son œil dans ce violent braquage, sur fond d'homophobie

    Vol et violences aggravés sur fond d’homophobie aux Assises : le verdict attendu ce lundi
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C’est la dernière ligne droite dans ce procès ouvert vendredi dernier à Fort-de-France. Le verdict est attendu ce soir (lundi 24 mars), dans cette affaire de vol à main armée et violence où la victime, un homme de 51 ans, a perdu définitivement l’usage d’un œil.

Un drame qui s’est déroulé sur fond d’homophobie présumée, selon les éléments révélés à la barre.

Seul l’un des deux hommes mis en cause est aujourd’hui jugé : Lonny Ferreol, complice présumé. L’auteur principal des coups est décédé avant le procès.

Un accusé qui tente de se défendre

Dès l’ouverture des débats, l’accusé a tenté de se dédouaner partiellement à la cour. Il a expliqué que sa seule responsabilité serait d’avoir laissé son arme. Selon lui, son implication dans l’agression se limite à avoir fourni le matériel utilisé dans le vol.

À la barre, il a affirmé avoir reconnu sa complicité lors de sa garde à vue pour protéger un autre ami soupçonné, en disant qu’il a donné le plan, le lieu, la victime. Une version que les parties civiles ont jugée confuse et peu crédible.

Des propos ambigus

Au fil de l’interrogatoire, Lonny Ferreol a livré des éléments sur le déroulement du braquage. Il affirme que son complice souhaitait une victime « facile, qui ne se défende pas ». C’est dans ce contexte qu’il aurait désigné la victime.

Mais certaines déclarations de l’accusé ont dérangé jusqu’au fond de la salle d’audience. Évoquant le choix de la cible, il lance : 

À sa façon de parler, j’ai vu que ce n’était pas quelqu’un comme nous 

Plus tard, il tentera de justifier maladroitement : 

Si j’avais su plus tôt qu’il était gay, je ne serais jamais devenu ami avec lui… Je ne juge pas ces gens-là.

Ces propos ambigus ont mis mal à l’aise l’audience et surtout la victime, déjà fortement éprouvée par les séquelles physiques du braquage.

Les jurés devront trancher ce soir. Au centre de leur décision : la responsabilité réelle de Lonny Ferreol dans un acte de violence aux conséquences irréversibles, teinté de discrimination latente.

 


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