Aux assises de Martinique, les jurés se penchent sur un vol à main armée sur fond d'homophobie
C'est une première en Martinique. Un accusé comparaît pour avoir été le complice d'un vol à main armée aggravé car commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime.

C’est un procès particulier qui s’ouvre ce vendredi. Un homme a perdu l’usage de son oeil après une agression particulièrement violente, qui se serait déroulé sur fond d’homophobie.
C’est en tout cas cette circonstance aggravante que retient la cour d’assise de Martinique. Ce matin, l’instance judiciaire se penche sur ces faits ayant eu lieu en octobre 2020.
L’association de lutte contre l’homophobie et pour la reconnaissance des droits des personnes LGBT, Kap Caraibe, se porte partie civile dans ce dossier.
Les précisions de l’avocate de Kap Caraibe, maitre Vaïté Corin :
Ce qui s'est passé, c'est qu'on a une personne qui a été lourdement agressé avec une arme après un guet-apens et que cette agression a conduit à ce que tout simplement il y ait la perte d'un oeil de la victime. C'est une agression qui a été faite par plusieurs personnes, mais une seule personne paraîtra demain devant la cour d'assises pour des raisons que la cour d'assises expliquera, parce que c'est une procédure qui peut d'ailleurs se tenir à huis clos. Mais c'est le résultat d'une organisation, et avec effectivement ce qui a été retenu, en tout cas par le magistrat instructeur lorsqu'il renvoyait le dossier devant les assises, c'est la motivation en fonction de l'orientation sexuelle
Une circonstance aggravante
Une affaire particulièrement importante pour l’ensemble de la communauté LGBT de Martinique
C'est vrai que c'est une affaire qui a eu un retentissement assez important, avec un suivi psychologique qui a été mis en place pour les personnes qui étaient volontaires à la suite de ces faits. Il me semble qu'il n'y a pas eu encore ce type de dossier d'audience et en tout cas pour des faits de nature criminelle. Et c'est important parce qu'il faut, quand les victimes peuvent, qu'elles puissent trouver le courage de pousser la porte d'un commissariat ou d'une gendarmerie pour dénoncer ces faits ou, dans certains cas, des discriminations dont elles font l'objet en raison de leur orientation sexuelle. Pour que ces procédures puissent se faire et que les gens soient sanctionnés lorsque ce doit être le cas, puisque la loi est faite de telle sorte à ce que lorsqu'on fait du mal à une personne, en raison notamment de son orientation sexuelle, et bien c'est une circonstance aggravante. Donc ça veut dire en réalité qu'on ne doit évidemment faire de mal à personne, mais en plus, quand on fait du mal à une personne en fonction de cette caractéristique, c'est encore plus grave
Notez que l'un des accusés ne comparaîtra pas ce jour en raison de son décès dans un accident de la circulation. L'autre accusé, âgé de 29 ans est détenu au centre pénitentiaire de Ducos.
Voisin mais aussi fournisseur présumé de stupéfiants à la victime, il aurait participé activement à préparer le guet-apens qui a conduit à l'infirmité irréversible de leur proie.
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