Décès de Micheline Myrtil aux urgences de Lariboisière, le parquet requiert un non-lieu
Le parquet de Paris demande l'abandon des poursuites au bénéfice de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), d'abord mise en examen pour « homicide involontaire » après le décès en 2018 de cette mère de famille de 55 ans, prise en charge aux Urgences le 18 décembre 2018.
Le parquet de Paris requiert un non-lieu pour l’AP-HP, dans l’affaire du décès de Micheline Myrtil, reçue aux urgences de l’hôpital Lariboisière, le 18 décembre 2018.
« Par réquisitoire du 3 juillet 2024, le parquet a requis le non-lieu à l'issue de l'information judiciaire », estimant que « le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital » Lariboisière et « le décès n'était pas établi », a-t-il précisé.
« Il ressort en effet des expertises que cette dame souffrait d'une pathologie rare, et rien ne permet d'établir qu'un médecin qui l'aurait examinée plus tôt aurait été en mesure d'y apporter un traitement immédiat et efficace », selon la même source.
« Défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière »
En décembre 2022, le parquet de Paris avait initialement requis un procès pour homicide involontaire contre l'AP-HP, après le décès fin 2018 aux urgences de Lariboisière de la Martiniquaise de 55 ans, retrouvée morte abandonnée sur un brancard.
Le ministère public concluait alors que son décès était « survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins ».
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« Si cette succession de dysfonctionnements n'a pas directement causé la mort de la patiente, elle n'a pas empêché le décès et y a contribué », affirmait-il alors.
« Paradoxal et ahurissant »
Pour l'avocat de la famille de la victime, Me Eddy Arneton, l'absence de prise en charge de la patiente a « annihilé les chances de survie » de Micheline Myrtil, et le changement de position du parquet est « paradoxal et ahurissant ».
Il revient désormais au juge d'instruction d'ordonner ou non un procès pour homicide involontaire.
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Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née en Martinique en 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente.
Appelée vers minuit sous une mauvaise identité (« Myatil » au lieu de « Myrtil »), la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, « sans surveillance » entre 1h et 6h du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte.
Jamais vu de médecin
Micheline Myrtil n'a jamais vu de médecin.
Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte « d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire ».
Après ce décès, Lariboisière avait annoncé des mesures de contrôle accrues des patients aux urgences. L'agence régionale de santé (ARS) avait aussi émis diverses recommandations, parmi lesquelles une augmentation des effectifs.
Ni l'AP-HP, ni ses avocats Mes Mario Stasi et Joachim Bokobsa, n'ont souhaité réagir.
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