Une nouvelle centrale solaire inaugurée à Saint-Pierre
La Martinique dispose désormais de sa deuxième centrale solaire. Inaugurée hier (12 mai) à Saint-Pierre, la centrale de Coulée Blanche marque une nouvelle étape dans la transition énergétique de l’île, bien que les délais de réalisation restent longs.

Une inauguration officielle de la centrale photovoltaïque de Coulée Blanche, s’est tenue hier (12 mai) à Saint-Pierre. Quinze ans après le lancement de la première centrale solaire à Macouba, ce nouveau site, porté par EDF Renouvelables, s'étend sur 4 hectares, sur les hauteurs d’un ancien site de carrière.
Le projet a été inauguré en présence de plusieurs acteurs institutionnels et économiques. Parmi Christian Rapha, maire de Saint-Pierre, Amélie de Sousa, sous-préfète de l’arrondissement, José Maurice pour la Chambre d’agriculture et Catherine Rodap, présidente du MEDEF Martinique.
La centrale, désormais opérationnelle, devrait permettre de couvrir les besoins annuels en électricité de 7 487 habitants, soit 8 % de la consommation de Cap Nord et environ 2 % de celle de toute la Martinique.
Un projet « trop long »
Si le site figure au Programme Territorial de Maîtrise de l’Énergie (PTME), il aura fallu 7 ans pour que cette centrale voie le jour. Un délai que déplore Christian Rapha, qui alerte sur l’écart entre les objectifs affichés et la réalité des délais :
Je travaillais pour répondre aux obligations administratives qui est un cheminement très long et que j'estime trop long, parce que soit nous avons cette ambition devant une Martinique autosuffisante pour sa production énergétique, ses besoins énergétiques et en plus de l'énergie propre à horizon 2030, il nous reste donc 70 % de chemin à parcourir. Il ne nous reste plus que cinq ans. Or, pour ce projet, nous avons mis sept ans pour qu'il soit concrétisé et il représente à peu près 2 % de la consommation martiniquaise. 8 % de la consommation de Cap Nord, c'est peu par rapport aux besoins de la Martinique.
Des ambitions nationales encore lointaines
Aujourd’hui, les énergies renouvelables représentent seulement 25 % de l’énergie produite sur l’île. Ce chiffre reste bien inférieur à l’objectif fixé par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui vise un mix électrique 100 % renouvelable d’ici 2030.
Malgré ces retards, EDF Renouvelables affiche une volonté de construire des projets concertés et intégrés aux spécificités locales. Amélie Cuba, cheffe de projet chez EDF Renouvelables, est revenue sur les efforts menés en ce sens.
Tous ces projets-là, il y a un cadre réglementaire qui existe. Il y a aussi pour EDF Renouvelables une volonté de co-construire et de faire un énorme travail de concertation pour que le projet soit au maximum au service du territoire. Il va y avoir plein de choses à intégrer au fur et à mesure, que ce soit sur les aspects techniques, avec toutes les études environnementales, paysagères, pour intégrer au mieux le projet dans son environnement. D'ailleurs, on ne voit pas le projet depuis la route. Tout ça a été réfléchi. On a, par exemple, des actions de lutte contre les espèces exotiques envahissantes en phase chantier, notamment sur ce projet.
Ce nouveau site s’inscrit dans une stratégie plus large de déploiement des énergies renouvelables sur le territoire. Un nouveau projet de centrale solaire est déjà en développement à Bellefontaine, sur l’ancien site de la centrale thermique.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.