Un séminaire pour faire le point sur les espèces exotiques envahissantes en Martinique

Dans le cadre de l’Observatoire martiniquais de la biodiversité, le Parc naturel régional de la Martinique (PNRM) organisait, mardi (30 janvier), un séminaire sur la thématique des Espèces exotiques envahissantes (EEE).

Cet évènement a pour but de faire le point sur la présence des EEE sur l’île, les conséquences et solutions pour lutter contre leur prolifération.

Une centaine de personnes a assisté à ce séminaire : associations, agents de collectivité, institutions ou encore élus.

Les EEE sont des espèces animales ou végétales introduites par l'homme, volontairement ou non, dans des zones autres que leur espace naturel de répartition. Leur présence et envahissement déstabilisent le milieu qu'elles occupent.

Diverses espèces d’EEE

En Martinique, on recense diverses espèces EEE, comme l’explique Clara Singh, chargée de mission espèce exotique envahissante au comité Français de l’union internationale pour la conservation de la nature.

Pour la Martinique, par exemple, on a des espèces de faune qui sont déjà bien identifiées. On a l'iguane commun, plus communément appelé l'iguane rayé, qui est exotique envahissant. On a également la petite mangouste indienne. On a également le rat, qui est vraiment identifié à l'échelle mondiale comme l'une des plus des plus ravageuses espèces exotiques envahissantes. Pour la flore. Bien sûr, il y a le Miconia calvescens introduit depuis l'Amérique du Sud, qui est également identifié comme l'une des pires EEE à l'échelle mondiale, qu’on retrouve plus en milieu forestier. Il y a également en espèces exotiques envahissantes végétales la langue de belle-mère, qui peut être présente dans une importante diversité de milieux.

Le milieu marin est également concerné, avec notamment le poisson-lion et l’algue marine halophila stipulacea.

Un plan d’action local

Le PNRM lutte depuis plusieurs années contre l’invasion de ces espèces. A l’issue de ce séminaire un plan d’action local sera établi avec la DEAL.

Christelle Beranger, responsable du service valorisation de la biodiversité, des espace naturels et de la mission Observatoire de la biodiversité au sein du PNRM, nous en dit plus

A l'issue de ce séminaire, la Martinique va commanditer une étude pour la rédaction d'un plan d'action local pour savoir exactement quels acteurs - privés ou publics -, peuvent intervenir. Il faut arriver à lister les priorités en termes d'espèce aussi, parce qu'on ne pourra pas agir sur toutes les espèces invasives. Et il faut aussi bien définir les process de gestion, c'est-à-dire comment intervenir et qui doit faire quoi lorsqu'on a une détection d'une nouvelle espèce invasive par exemple.

« Tous responsables »

Tout un chacun peut lutter contre la prolifération des EEE présentes sur le territoire, pour éviter un impact important sur l’environnement et les habitants. Mélanie Herteman, présidente du conseil scientifique régional pour le Parc naturel régional de Martinique, explique comment.

On est tous responsables, voyageurs, touristes, Martiniquais. Lorsqu'on va dans un pays étranger, nettoyons nos chaussures. On amène toujours des petites graines ou des petits insectes par exemple. Lorsqu'on est fan de botanique, on fait un petit jardin, il faut éviter au maximum de se refiler entre personnes des espèces qui vont être envahissantes. Je pense par exemple à la langue de belle-mère. Je vois encore beaucoup de gens qui s'offrent cette petite plante en pot. Malheureusement, elle est extrêmement envahissante sur les plages et elle va défavoriser le littoral. Il faut aussi éviter aussi de vendre et du coup d'acheter des espèces qui vont être exotiques, envahissantes.