La justice martiniquaise franchit un cap avec la signature d’une convention pour développer la justice restaurative

Par 17/12/2025 - 16:26 • Mis à jour le 17/12/2025 - 16:59

Une convention a été signée hier après-midi (mardi 16 décembre) à la cour d’appel de Fort-de-France, pour développer la justice restaurative sur le territoire. Le dispositif permet des échanges strictement encadrés entre victimes et auteurs d’infractions de même nature.

    La justice martiniquaise franchit un cap avec la signature d’une convention pour développer la justice restaurative

La justice martiniquaise a franchi une nouvelle étape. Mardi après-midi (16 décembre), une convention a été signé à la cour d’appel de Fort-de-France, pour développer la justice restaurative sur le territoire.

L’ensemble des acteurs de la justice était présent : le président de la cour d’appel, le procureur général, la présidente du tribunal judiciaire et le procureur de la République. En effet, ce dispositif innovant, permet des échanges strictement encadrés entre des victimes et des auteurs d’infractions de même nature.

À ECOUTER Le reportage de Florence Treuil

L’objectif est de favoriser la réparation de la victime, la responsabilisation de l’auteur et, à terme restaurer le lien social. Pour le mettre en place, la justice a collaboré avec plusieurs acteurs clés : le SPIP, la Croix-Rouge, le barreau de FDF et l’Institut français pour la justice restaurative.  

Ce sont les équipes d'Axelle Farrose, directrice du pôle Action sociale de la Croix-Rouge, qui vont encadrer ces rencontres.

Dans un espace neutre avec deux professionnels qui ont été formés à la justice restaurative, non pas pour juger ni pour répondre, mais juste pour être une écoute autour de ces personnes. Donc, le but principal, c'est vraiment restaurer l'humanité, l'être humain, dans sa globalité.

Quelles conditions pour participer

La justice restaurative est un dispositif méconnu, pourtant il est inscrit au code pénal depuis 2014. Il tire ses origines en Nouvelle Zélande et est pratiqué par les peuples Kanak depuis le 19ème siècle.

Les victimes peuvent participer sur la base du volontariat et les auteurs d’infractions doivent avoir reconnu les faits. Un aspect fondamental pour Laurent Sabatier, premier président de la cour d’appel de Fort-de-France


Le dispositif est gratuit pour tous et il n'est pas récompensé. Il n'y aura pas de réduction de peine accompagnant, par exemple, des auteurs qui sont incarcérés et qui souhaiteraient s'inscrire dans le dispositif de justice restaurative. Ce qui, à mon sens, génère nécessairement de la sincérité dans la démarche, puisque la seule attente, c'est finalement celle du groupe de parole. La première vertu du procès pénal, c'est finalement de situer chacun. Cette reconnaissance doit être sincère également. Faute de sincérité, la participation à un groupe de travail n'aurait aucun intérêt, au moins pour l'auteur des faits qui serait dans la dissimulation de la réalité de sa responsabilité personnelle.

La signature a été suivie de la projection du documentaire « La réparation ».

 

√ Un documentaire pour lever le voile sur ce dispositif encore méconnu du grand public. Pour plus d’information, des numéros sont disponibles : 0696021541 ou 0696089170


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