Lutte acharnée contre les espèces exotiques envahissantes en Martinique
Suite à la déclaration de la préfecture de la Martinique visant la destruction des espèces exotiques envahissantes (EEE), la brigade d’intervention du Parc naturel régional de Martinique (PNRM) a organisé, ce mardi 30 juillet, une excursion pour capturer des tortues de Floride.
Pour lutter contre l’invasion des tortues de Floride, la brigade d’intervention du PNRM est intervenue ce mardi 30 juillet aux Trois-Îlets pour détruire la reproduction de l’espèce qui menace la biodiversité du territoire.
En Martinique, on recense de nombreuses espèces envahissantes, animales comme l'iguane rayé (Iguana iguana), le gecko tokay (Gekko gecko) ou végétales la jacinthe d'eau (Pontederia crassipes), ou encore le miconia (Miconia calvescens).
Chaque jour, le PNRM installe des pièges pour réduire le nombre de ces espèces et organise également des interventions de tirs ciblés, selon les espèces, pour les éliminer.
Capture des tortues de Floride
Bien que les tortues de Floride ne soient pas directement dangereuses pour l’homme, elles représentent une menace pour la tortue européenne, la cistude, dont le territoire et les proies se réduisent progressivement.
Après de nombreuses interventions, les agents du Parc naturel régional connaissent bien cette espèce et son environnement. Selon Marcel Bourgade, responsable de la brigade d’intervention spécialisée dans les espèces exotiques envahissantes au PNRM, ces tortues ont des habitudes bien établies.
Elles se déplacent sur de longues distances, parfois jusqu’à trois ou quatre kilomètres à l’intérieur des terres pour pondre. C'est pourquoi on en retrouve dans des mares en amont, dans les hauteurs des Trois-Îlets. On en trouve aussi dans la rivière Madame, la rivière Monsieur, et sur tout le périmètre de la Moselle, notamment à Ducos, où nous avons repéré le plus grand nombre de tortues. Elles détruisent la faune et la flore de nos rivières.
L’équipe de Marcel Bourgade s’occupe également de capturer d’autres animaux invasifs comme l’iguane vert, le gecko, le raton laveur, la mangouste, le rat, et la perruche à collier.
Invasion des perruches à collier
Depuis quelques mois, ce volatile cause d’importants dégâts dans les vergers, en particulier dans la région Nord-Atlantique. Introduites par l’homme, ces perruches se sont reproduites en grand nombre sur le territoire.
Pour contrer cette reproduction incontrôlée, la préfecture de la Martinique a édicté un arrêté préfectoral le 24 juillet dernier, qui indique que les perruches à collier (Psittacula krameri) font, désormais, partie des nouvelles espèces exotiques envahissantes.
Selon Fabien Rateau, responsable de l’unité Technique et Connaissance des Antilles à l’Office français de la biodiversité (OFB), la menace que représentent les perruches à collier pour la biodiversité est préoccupante.
C’est un oiseau de la famille des perroquets très prisé comme animal de compagnie, qui a été introduit dans de nombreux endroits à travers le monde. Il a démontré une grande capacité à se naturaliser, notamment dans les grandes villes. Cet animal s’adapte à des contextes très différents de son habitat naturel.
Ces opérations de régulation, sous la direction de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), seront prochainement conduites par des agents de l’OFB, du PNRM et des chasseurs de la Fédération départementale de chasse de Martinique.
A ECOUTER Un reportage de Florence Treuil
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