De nombreux oursins noirs malades dans les eaux martiniquaises
Ces dernières semaines, des observations d’oursins malades ont été signalées dans les eaux martiniquaises. Il s’agit principalement des oursins noirs. Les signes de maladie sont la perte des épines et l’apparence squelettique. Quant aux oursins blancs, il n’y en a plus.
Selon un communiqué de l’Asso-Mer, depuis le mois de mai 2025, des observations d’oursins malades ont été signalées dans les eaux martiniquaises : aux Anses d’Arlet, à Schoelcher, à Case-Pilote et aux Trois-Ilets.
Précision du comité régional des pêches, chargé de l’observation des oursins dans nos eaux, il s’agit principalement des oursins noirs que l’on retrouve malades.
Les signes de maladie sont la perte des épines et l’apparence squelettique.
Anna Petermane est la présidente de l’association exo 7, qui promeut la nage avec palmes. Elle nous décrit ce qu’elle a observé dans les fonds marins aux Trois-Îlets récemment.
On fait régulièrement des randonnées aquatiques sur les mêmes secteurs, en l'occurrence entre l'Anse Mitan et la Pointe du Bout, derrière les hôtels. Et effectivement, on voit évoluer les fonds marins très régulièrement, notamment les maladies qui affectent les coraux. Et aussi, il y a deux, trois ans sur les oursins. Et on a remarqué que le même phénomène s'est reproduit il y a à peu près trois ou quatre semaines de manière assez rapide. On nage le mercredi et le samedi, donc en l'espace de trois, quatre jours, on a vu que certains oursins avaient commencé à perdre leurs épines et à avoir leur squelette apparent, etc. Ça a été assez flagrant sur quelques secteurs, quelques récifs coralliens au niveau de la Pointe du bout. Ils se font attaquer par des vers marins, qui viennent les manger. Le squelette apparaît et ils se désagrègent complètement.
Disparition des oursins blancs
Cela fait 5 ans que l’oursin blanc n’existe plus dans nos eaux. Une perte qui mine les professionnels de la pêche, comme l'explique Jean-Michel Cotrebil, président du comité régional des pêches.
En 2017, on avait fait 13 tonnes de gonades et en 2020, nous sommes descendus à 954 kilos. Il y a plusieurs raisons. Il y a l'effet du braconnage. Nous avons demandé l'intensification des contrôles. Le deuxième point, ce sont les sargasses. Nous travaillons avec les Jardins de la mer. Un plongeur agréé nous dit si, par secteur, il y a des oursins ou pas. Et nous avons nos marins-pêcheurs aussi qui plongent et nous font un constat régulier. Et le constat est clair, il n’y a pas d’oursins dans aucune zone de l'Atlantique. Du Vauclin, du Diamant jusqu'à Trinité, il n'y a pas d'oursin. Là, c'est la destruction de l'espèce. Quand on a de l'oursin blanc, on tient la coquille, il est déjà mort. Il y a des actions à mener. Elles sont en cours. Pour l'instant, on attend les résultats et après, on pourra se projeter.
« Il faut changer de méthode »
Des solutions sont attendues explique Jean-Michel Cotrebil.
C'était une manne financière et depuis cinq ans, c'est une perte monumentale pour la profession. Il faut aller encore défendre ce dossier-là. Je pars pour ça, pour discuter avec le ministère de la Mer, pour voir ce qu'on peut faire pour les pêcheurs. Aujourd'hui, il y a déjà l'impact des sargasses sur la biodiversité. Ça, c'est clair, il faut changer de méthode. La méthode, elle est en train d'être accompagnée par un personnel qui enlève les sargasses, mais ça ne veut pas dire que les espèces vont revenir. Nous, la question qu'on se pose aujourd'hui, c’est comment on peut faire le repeuplement. Est-ce que c’est en aquaculture ? Est-ce que ce qu'on a déjà on va le remettre dans les fonds en attendant que... On ne sait pas. Pour l'instant, tant qu'on n'a pas de recherche sur l'espèce, on ne peut pas parler d’oursin.
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