Mobilisation des collèges : un diagnostic promis dans un mois
Les fermetures de classes, annoncées par l’Académie Martinique pour la rentrée prochaine ont entrainé une mobilisation de parents d’élèves et d’enseignants lundi 13 mai. La rectrice de l’Académie Martinique a reçu une trentaine d’enseignants en fin de matinée, et promis un diagnostic.
Les enseignants et les parents d’élèves sont montés au créneau lundi matin. Ils se sont rassemblés devant les collèges de Basse-Pointe, du Carbet ou encore de Saint-Joseph, pour dénoncer la fermeture de classes. Ils se sont ensuite rassemblés au Rectorat avant d'être reçus par la Rectrice.
Face aux représentants des 14 établissements reçus, Nathalie Mons a demandé à ses équipes de produire un diagnostic fin de la situation.
Il s'agira d'un diagnostic établissement par établissement, qui prendra en compte les effectifs d'élèves par classe, l'état du bâti et la présence de personnel AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap). Les résultats sont attendus pour la mi-juin.
600 élèves en moins
Nathalie Mons dit avoir entendu les inquiétudes des enseignants :
Les effectifs d'élèves, malheureusement, dans le secondaire, baissent dramatiquement. Nous perdons en une année 600 élèves. C'est l'équivalent de deux collèges qui disparaissent totalement de la carte de Martinique en seulement une année. Donc, ça signifie derrière qu'il y a des suppressions de postes. Mais pour autant, l'Académie de Martinique fait très attention, notamment aux élèves qui sont dans des situations défavorisées et en particulier à nos établissements en éducation prioritaire. Par exemple, la moyenne pour les élèves est de 21 élèves par classe en REP+, en éducation prioritaire ordinaire est de 23 par classe, en moyenne hors éducation prioritaire de 25.
Selon Nathalie Mons, les classes de Martinique sont donc « peu chargées », même s’il peut arriver que certains établissements rencontrent des difficultés et se retrouvent avec des classes pouvant atteindre 30 élèves dans des zones d’éducation non prioritaire.
Des professeurs sur la réserve
30 établissements du second degré sont concernés par la suppression d'une quarantaine de classes. Ces estimations ont été faites à partir de chiffres prévisionnels, mais cela pourrait être modifié en fonction du nombre d’inscrits réels et des résultats du diagnostic.
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Nicolas Blanchard, enseignant d’EPS au collège de Basse-Pointe et co-secrétaire académique du SNEP FSU attend ces résultats et reste vigilant sur les chiffres avancés
Pour l'instant, on laisse le Rectorat faire son travail comme l'a indiqué la Rectrice, de voir au cas par cas les effectifs par établissement. Sachant que dans la réunion, nous avons trouvé des différences entre les prévisions du Rectorat dans les niveaux de classe et ce que nous, nous constatons comme élèves déjà présents. Donc déjà, il y a, pour les services du Rectorat, à éclaircir ces différences de chiffres. Si on prend l'exemple du collège de Basse Pointe, des élèves de quatrième qui vont passer en troisième, ils passeront de 18 élèves par classe à 26 élèves par classe. Donc, si il y a une grande augmentation des élèves par classe, après, le rectorat fixe des seuils qui sont très arbitraires, qui ne tiennent pas en considération des difficultés des élèves.
La mobilisation au Rectorat : la situation des réseaux d'éducation prioritaire
Les enseignants et parents d'élève rassemblés au Rectorat craignent pour la sécurité des élèves d'abord, avec des salles trop exiguës. Autre inquiétude : la qualité d'enseignement avec des classes surchargées qui pourraient augmenter les interventions sur la discipline, et moins sur les besoins spécifiques des élèves en difficulté d'apprentissage.
Les enseignants des réseaux d’éducation prioritaire se sentent en particulier concernés par ces menaces de suppressions de classes.
Christelle Bravo est professeure d'éducation musicale au collège Belle Étoile à Saint-Joseph, classé en REP.
Nous annonçons des classes surchargées et beaucoup d'élèves sont à besoins particuliers dans notre établissement. On a déjà à peu près en moyenne 27 ou 28 élèves en 5ème. Les classes sont très exiguës, donc les élèves sont entassés. Et cet effectif grandissant va accentuer les difficultés de la majorité de nos élèves, déjà en décrochage scolaire. On est en REP, donc ça veut dire réseau d'éducation prioritaire. Idéalement, il faudrait 22, 23 élèves maximum par classe et on en est loin
Sharanne Gilbert est elle professeure de SVT au collège Jaqueline Julius, classé REP+
Nous perdons quand même trois classes et c'est beaucoup, d'autant plus que nous avons des élèves en situation, je dirais, difficile. On demande simplement que le recteur nous entende pour nous donner les conditions nécessaires pour aider les élèves. Puisque la Martinique se trouve face à une population qui, démographiquement, chute, nous, justement, nous voulons aider ces jeunes à s'en sortir, en ayant des classes avec des effectifs adaptés
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