Cure d’austérité à la CTM, des inquiétudes au Campus Caribéen des Arts
Un courrier anonyme qui circule ces derniers dénonce une baisse drastique des dotations de la Collectivité Territoriale de Martinique à venir pour le CCA et exprime de sérieuses inquiétudes pour l’avenir de la structure. Sans démentir, Serge Letchimy précise que les restrictions touchent l’ensemble des satellites mais soutient que ces derniers seront soutenus.
Un courrier anonyme circule depuis quelques jours, mettant en garde sur la situation financière à venir du Campus Caribéen des Arts (CCA).
Selon ce même courrier, ce satellite de la Collectivité Territoriale de Martinique dédié à la formation des jeunes, notamment dans les arts visuels, verrait ses dotations baisser de façon drastique. Ce qui mettrait en « péril les emplois du personnel ».
Interrogé hier, le président du conseil exécutif, Serge Letchimy, confirme que l’établissement subira une cure d’austérité mais qu’il n’est pas le seul.
Tous les satellites touchés
C’est la CTM dans son ensemble et tous ses satellites qui vont devoir se serrer la ceinture d’ici l’année prochaine. Selon nos éléments, il est question d’une coupe de 10 à 15 % en moins dans les budgets.
Mais Serge Letchimy assure que les salaires sont et seront payés, même si le budget 2025 sera quand même scruté avec attention.
Je suis très attentif à cela. Je peux comprendre qu'il y ait des alertes parce que nous sommes en rigueur budgétaire, mais cela touche l’ensemble des satellites, pas seulement le campus. On est extrêmement vigilants pour réussir à terminer l'année. Nous travaillons en permanence pour que cet outil que nous avons créé, qui est extrêmement important, puisse fonctionner, j'y veille. Je veux rassurer tout le monde que tous les jours, on vérifie, on regarde, on prévoit sur les deux mois ce qui va se passer. Mais on est en situation de rigueur budgétaire. Quand on vous apprend que l'État, chaque année, nous ponctue 150 millions d'euros au titre des AIS, c'est-à-dire des aides individuelles sociales, l'APAP, le CIRH, etc… Il y a un décalage entre ce qu'on paye à la population et ce qu'on reçoit comme recettes de l'État, c'est 150 millions d'euros. Quand vous mettez ça sur plusieurs années, c'est extrêmement grave. Mais je ne veux surtout pas que ni école, ni satellite, ni IMS, ni le campus, soient victimes de quoi que ce soit.
Serge Letchimy insiste sur le fait que les réductions concernent bien tous les outils, « à tous les niveaux, sur les recrutements, les dépenses… ».
Car il ne faut pas terminer l’année en déficit, cela n’a pas de sens. Deuxième chose, il faut faire le budget de manière prévisionnelle en étant lucides. Il faut, par exemple, intégrer que l’octroi de mer, cette année, c’est moins 30 millions d’euros. On gère en « bon père de famille » mais il n’est pas question que l’on n’abandonne aucun de nos enfants.
La CTM assure « accompagner » les 19 satellites
Dans un communiqué, la CTM « réaffirme sa volonté d’accompagner l’ensemble de ses 19 satellites dans la réalisation de ses missions ».
La collectivité reconnaît toutefois que l’élaboration du budget primitif, débattu ce jeudi 19 décembre en plénière, est impacté par une baisse des recettes (incertitudes liées à la situation politique nationale, baisse des dotations de l’Etat, plan d’économie de 100 millions d'euros imposé aux collectivités territoriales).
Mais elle assure avoir initié depuis juillet 2024 un dialogue de gestion avec chacun d’eux en vue de la préparation du budget 2025.
Chaque structure a été invitée à transmettre ses besoins en financement dans le cadre de sa programmation 2025. Cette démarche a permis d’optimiser et sécuriser les ressources publiques dans un contexte budgétaire contraint et réduire les dépendances financières vis-à-vis de la Collectivité.
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